Tour de France

Vent, chaleur et fatigue attendent Pogacar : "Il est au-dessus du lot mais c’est loin d’être fait », estime Saugrain

Tadej Pogacar

© AFP or licensors

Par Giovanni Zidda

Julian Alaphilippe, Mathieu van der Poel et enfin Tadej Pogacar. Les noms des porteurs des maillots jaunes lors de cette première semaine de Tour de France sont prestigieux. Rien d’étonnant puisque les trois hommes ont du talent et surtout du culot. C’est avec un esprit de guerriers et de la confiance dans la prise de risques que Loulou, MVDP et Pogi sont allés chercher la précieuse tunique. Un tempérament résolument offensif qui a caractérisé toute cette première semaine du Tour de France et que notre consultant Cyril Saugrain a voulu souligner au moment de faire le bilan des 9 premiers jours de course.

"Cette façon de courir, c’est véritablement mon coup de cœur de cette première partie de Tour", se réjouit notre consultant. "On a vu des courses débridées, des coureurs tenter des choses et une prise d’initiative constante. Des attaques souvent envisagées avec cette arrière-pensée du maillot jaune.

Le 2e jour, quand van der Poel a attaqué, on pensait que c’était perdu, que c’était trop tard mais il a finalement été chercher ce maillot jaune. On a eu une autre illustration de ce tempérament offensif avec cette échappée royale sur la 7e étape. Cette façon de courir a quand même obligé UAE à puiser dans ses réserves. On a vu dans cette première semaine, des choses que l’on n’avait pas vues dans les dernières éditions."


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Peu de regrets pour Van Aert, Bonnamour la surprise

Wout van Aert
Wout van Aert © Belga

Wout van Aert a lui aussi tout tenté pour arracher le maillot de leader des épaules de Mathieu van der Poel. Sans succès pour le Belge qui n’a toutefois pas beaucoup de regrets à avoir. "Il faut se dire qu’à la base, son équipe avait défini qu’il fallait plutôt travailler pour Roglic. Et puis, on a senti Wout un peu trop court dans les deux premiers jours. Le jour où il aurait dû prendre le maillot (NDLR samedi au Grand Bornand), il tombe sur un Pogacar énorme. Par rapport à son attitude, il ne peut pas avoir de regrets. Le seul regret qu’il peut peut-être avoir, c’est le chrono où il s’attendait à faire mieux."

Autre protagoniste – moins connu par le grand public – le Français Franck Bonnamour (B&B Hotels – KTM) aura été le coureur qui a le plus surpris le plus Cyril Saugrain dans cette première semaine. "C’est une surprise de le voir là. Il est 17e du général désormais. Il est si bien placé car il est au combat tous les jours et il est bien présent dans la course", explique le Français à propos de son compatriote de 26 ans, 6e au Creusot et 5e à Tignes tout en étant le coureur le plus présent dans les échappées avec ses 424 km à l'avant.

Pogacar en jaune à Paris ? "Méfions-nous, le Tour est une course d’endurance"

Tadej Pogacar
Tadej Pogacar © AFP

Comment déstabiliser Tadej Pogacar en deuxième semaine ? Voici la question que se seront posé les directeurs sportifs des équipes rivales du Slovène lors de la journée de repos. Trouver un plan ne sera pas évident, l’appliquer encore moins.

Mais attention à penser que le Tour est déjà joué. Des premiers pièges sont prêts à être activés dès cette deuxième semaine de course. "On arrive dans une phase de course qui n’est pas si simple", note Cyril Saugrain.


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"On va avoir un changement de climat en principe. On vient d’une semaine où il a fait plutôt mauvais et là, il y a la chaleur qui arrive. Déjà ce lundi, il faisait 35 degrés. On arrive dans une zone de la France où le vent pourrait avoir la part belle. Déjà dès mardi. Cela peut nous réserver pas mal de surprises. Et puis je suis curieux de voir le Ventoux avec cette chaleur."

Suffisant pour faire craquer Pogacar ? "On l’a vu, on a un homme qui est au-dessus des autres. Mais malgré tout rien n’est fait. Méfions-nous, le Tour de France, c’est une course d’endurance. En trois semaines, un coup de moins bien n’est pas permis et on peut facilement se laisser piéger. Pogacar a montré qu’il marchait bien avec une météo plus froide. Comment va-t-il gérer la chaleur ? Cela reste à voir. On va voir ce que peut faire Ineos. Carapaz dispose de l’équipe la plus solide et Thomas a l’air d’aller de mieux en mieux."

"Des zones encore difficiles pour Cavendish mais le plus dur est peut-être fait"

Mark Cavendish
Mark Cavendish © Belga

Enfin un mot sur la lutte pour le maillot vert avec Mark Cavendish (168 pts) qui mène la danse devant Michael Matthews (130) et Sonny Colbrelli (121). En difficulté dimanche et arrivé de justesse dans les délais dimanche, le Britannique pourrait bien avoir fait le plus dur dans les Alpes.


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"Cavendish peut tenir jusqu’au bout mais la fatigue va s’accumuler de jour en jour. Il y a encore des zones difficiles à gérer mais j’ai quand même l’impression qu’on a passé plus difficile. Ça doit pouvoir le faire. Il faudra voir comment va réagir son organisme car c’est un coureur qui – en principe – n’avait pas les 3 semaines dans les jambes. Du côté de ses adversaires, il faudra continuer d’être offensifs comme ils l’ont été et aller chercher des points dans les sprints intermédiaires."

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