Chroniques

Vent de panique sur les Parlements

Philippe Walkowiak

© RTBF

Par Philippe Walkowiak

 

Comme aux plus belles heures d’affaires précédentes (Nethys, Agusta, greffier wallon, Qatargate, etc.), un vent de bonnes intentions, de " on-ne-le-fera-plus-promis " souffle sur les parlements du Royaume !

Pourtant, ici, pas l’ombre d’une enquête judiciaire. Simplement, au départ, quelques nouveaux hauts fonctionnaires consciencieux de la Chambre qui tentaient d’y voir clair dans le système un peu tordu des pensions des parlementaires.

Illégalité et légitimité douteuses

Cela avait commencé par les compléments de pension accordés non seulement aux hauts fonctionnaires de la Chambre mais aussi aux présidents retraités de ces assemblées. Ce système remontait aux années 1990 et tous les présidents sortants depuis plus de 40 ans, et qui ont cessé toute activité politique, en ont bénéficié (sauf Herman Van Rompuy, qui n’était pas resté suffisamment longtemps au perchoir de l’assemblée).

On s’est ensuite également aperçu que non seulement d’anciens présidents explosaient le plafond légal pour des retraités des services publics mais que dès 2004, le Parlement flamand, dès 2014, la Chambre mais aussi le Parlement de Wallonie ou le Parlement bruxellois, s’étaient appuyés sur une loi du gouvernement Verhofstadt de 2004, pour gonfler certaines retraites jusqu’à 9300 € bruts/mois, et peut-être même au-delà.

Une base légale semble exister, mais la légitimité en reste douteuse. Pourquoi s’octroyer de tels bonus ?

Caste

La multiplication des révélations (sur des faits qui ont parfois plus de 20 ans d’âge et qui impliquent toutes les formations politiques, sauf le PTB) a provoqué un flot de bonnes résolutions, proportionnel sans doute à la mauvaise conscience collective.

Pourtant, les parlements avaient déjà pris des mesures. Finie l’époque où avec 20 ans de parlement, un député jouissait d’une pension complète (depuis 2014).

Au-delà des vents de panique et de démagogie qui soufflent actuellement sur les Parlements, se repose encore et encore la question du contrôle. Des parlementaires contrôlent des parlementaires sur base de textes/règlements votés par les Parlementaires avec ici, des ASBL parallèles (de parlementaires) pour gérer les pensions des parlementaires. Des ASBL où se trouvent tous les partis, y compris depuis 2019, le PTB, qui aurait donc mis près de quatre ans pour se rendre compte de la réalité.

Cet entre-soi est dangereux pour la démocratie, comme les actuelles bonnes résolutions sans solder les (mauvais) comptes du passé.

@PhWalkowiak

Parlement : indemnités de départ versées à de hauts fonctionnaires (M. Sirlereau, LP 15/03/23)

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