"La question de la confiance est posée"
Cette deuxième version est amputée des paragraphes dans lesquels l’avocat expose les points faibles de la motion. "Nous avons aujourd’hui la confirmation que nous n’avons pas été dûment, complètement et parfaitement informés", a regretté Freddy Breuwer (MR) chez nos confrères de l’Avenir. "La question de la confiance est clairement posée vis-à-vis du PS aujourd’hui."
Le libéral Maxime Degey allait un cran plus loin dans Liège-matin ce mardi : "il existe une possibilité sans le Parti Socialiste qui là oblige quatre partis à travailler ensemble. Le MR, Nouveau Verviers, le cdH et Ecolo. C’est vrai que jusqu’alors cette possibilité n’a pas été étudiée. On peut se poser la question : avec tout ce qui s’est passé ces dernières semaines, si cette piste ne devrait pas être étudiée également."
Cécile Ozer du cdH nous confie qu’elle n’a pas reçu ni lu ce courriel, ni dans l’une ni dans l’autre version, mais "si vraiment c’est vrai qu’il a été envoyé en retirant consciemment une partie, je trouve ça très grave."
"Beaucoup de mauvaise foi"
"Il y a beaucoup de mauvaise foi là-dedans", commente le socialiste Malik Ben Achour qui accuse les autres partis de "faire semblant de s’offusquer d’un élément qu’on découvrirait et dont on n’aurait pas eu connaissance sans ce document. Et de toute façon, l’élément de risque pointé par maître Lemmens n’a pas du tout été rencontré" puisque c’est sur un autre élément de droit que le Conseil d’Etat a suspendu la motion anti-Targnion. Malik Ben Achour explique que le point éventuellement problématique que soulignait l’avocat Eric Lemmens a été validé par le Conseil d’Etat : "Donc, sur le fond, ça ne change strictement rien."
A la question que nous lui avons posée de savoir s’il n’était pas maladroit de transmettre un document expurgé à un parti avec lequel on entendait conclure une alliance, le conseiller socialiste Ben Achour nous a répondu : "Bien sûr. Et moi je regrette ce quiproquo. Je ne connais pas les raisons pour lesquelles cette partie-là du document n’a pas été transmise. Il faut considérer que c’était un élément de travail, à un moment donné, quant aux solutions à apporter à la crise. Oui. A refaire, on aurait probablement été plus attentifs."
L’avocat se retire
Il nous revient par ailleurs que l’avocat Eric Lemmens a renoncé à poursuivre la défense de la Ville de Verviers au Conseil d’Etat contre Muriel Targnion. Sa situation était en effet un peu particulière. Il a d’abord conseillé le Parti Socialiste dans la rédaction de la motion anti-Targnion. Il a ensuite défendu la Ville attaquée par Muriel Targnion au Conseil d’Etat. Mais le Conseil d’Etat a accepté la demande de Muriel Targnion de suspendre la motion qui la privait du mandat de bourgmestre. Indirectement, l’avocat Lemmens se retrouvait aux ordres de Muriel Targnion ; ce n’était pas tenable.
Eric Lemmens nous a expliqué par sms avoir "décidé de ne plus intervenir pour quiconque en ce dossier" car il y a des actes qu'il apprend "et qui ne sont pas admissibles" à ses yeux.