Week-end Première

Vétérinaire : un métier qui interroge notre humanité

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Par Olivier Marchal

Vous qui aimez admirez les animaux, les choyez, jouez avec ou qui aimez tout bonnement les mangez, vous devez beaucoup à ce métier, qu’avec Olivier Marchal, sociologue et directeur de la Cité des Métiers de Charleroi, on explore ensemble : celui de vétérinaire.


 

Plus d’animaux que de Belges !

Les chiffres sont clairs ! Avec 6 millions de porcs, 3 millions de vaches, 2,5 millions de chats, 1,6 millions de chiens, la Belgique compterait plus d’animaux que de Belges. De quoi confirmer que celles et ceux qui craignent le grand remplacement se trompent définitivement de cible et de colère.

Une Belgique in Love de ses milliers de toutous et centaines de milliers de mistrigris, au point de leur accorder une attention proche de celle accordée aux enfants : nourriture sur-vitaminée, vêtements fashioned, pilules antidépressives, chenil de vacances et joujoux en tous genre. Et de compter pour leur santé sur un métier qui occupe en Belgique près de 6.000 professionnels : celui de vétérinaire.

Animal ou Machine : même combat

Si on trouve des traces d’acte vétérinaire, dès 2000 avant J.C à Babylone, et même une loi qui faisait varier le prix de l’acte de soin suivant que l’animal y survivait ou non, par la suite, de l’Inde à l’Europe, et sauf exceptions religieuses ou d’apparats, une grande constante : les animaux furent très longtemps considérés comme des machines de traction, de transports, de guerre, ou simplement comme un moyen ultra-fonctionnel de produire et stocker des protéines comestibles.

Les animaux furent donc soignés, vaille que vaille et maladroitement, pour ce qu’ils apportaient et non pour eux-même, et ce durant de très longs siècles.

Et ce n’est qu’en 1761, dans une Europe marquée laminée par les épidémies de peste bovine et de fièvre aphteuse, qu’un avocat de formation Claude Bourgelat, créa à Lyon, la première école vétérinaire de l’Histoire moderne. Avec une idée de génie qui choqua l’establishment médical de l’époque : recruter les premiers vétérinaires de l’histoire sur deux critères simples : savoir lire, écrire et… venir de la campagne !

Métier des Villes et des Champs

En ville ou à la campagne, le métier de vétérinaire varie, certes, mais avec une base commune consistant à prodiguer des soins, allant du traitement médicamenteux à la chirurgie locale, en passant par la prévention et la réalisation d’actes réglementaires tels que la vaccination ou encore la stérilisation.

Pour les 15% de vétérinaire qui accompagne l’élevage, s’ajoutent des tâches plus sportives, tel que : l’insémination artificielle ; les soins des gros bétails ou encore les accouchements, aussi appelé parturition, dont les images que nous avons en tête, équipé de long gant jusqu’aux épaules, prouvent qu’il faut pour faire profession, avoir le cœur bien accroché et ne pas craindre l’action.
 

D’autres secteurs offrent également d’étonnants débouchés dans l’Armée, la Police l’Agroalimentaire ou encore le secteur Pharmaceutique.

 

Un métier qui interroge notre humanité

Si on résume : durant 99,9% de notre Histoire, les Humains ont préféré considérer que la vache qui tirait la charrue n’avait ni souffrance ni conscience, c’était plus commode. Et il faudra attendre 1976 pour que les animaux soient enfin reconnus comme des êtres sensibles. Et pour en arriver, par exemple, à L’Espagne reconnaissant depuis peu les animaux de compagnie, comme membres à part entière du ménage.

Avancées positives, certes, qui ne doivent cependant pas nous faire oublier les impacts désastreux de notre passion pour l’animalité de compagnie.

Passion qui équivaut pour nourrir l’Europe des Chiens et des Chats à l’équivalent de pollution de 12 millions de voitures en circulation par an ; Passion qui, si les Chiens et les Chats du monde entier, formaient une Nation, serait la 5e plus grosse consommatrice de calories, juste derrière les USA, la Chine, le Brésil et la Russie. Passion qui permet, voire entretient, le massacre de près de 500 millions d’oiseaux par an, en Europe, par nos félins adorés.

Des enjeux aussi cruciaux qu’invisibles, et au milieu : le métier de vétérinaire qui loin de faire le jeu de nos exagérations, prend soin du vivant et suffit en soi à donner un début leçon.

Toujours autant de canditat.e.s !

 

Chaque année de très nombreux étudiants et étudiantes, s’inscrivent en formation, pour devenir Vétérinaire. Confirmant les sondages auprès des enfants qui placent le métier en troisième position des métiers de leurs rêves. Un métier où la passion et l’amour des animaux apportent une grande satisfaction et qui d’ailleurs faillit convaincre de nombreuses stars, telle que Murielle Robin, Anthony Delon ou encore Julia Roberts.

Pour devenir Vétérinaire, nos universités offrent un master, ainsi que de nombreuses spécialisations dont : ruminants et porcs, animaux de compagnies, équidés, mammifères non conventionnels, aquaculture, maladies émergentes, ou encore ostéopathie animale.

Bref : avec des options à gogo, il y en a pour tous les goûts. Et pour plus d’infos sur le métier de vétérinaire (et sur tant d’autres), c’est, du lundi au vendredi, de 9h à 12h, sur Miti : la plateforme d’orientation en ligne entièrement gratuite de la Wallonie et de Bruxelles, ou bien en contactant vos Cités des Métiers préférées : Bruxelles, Charleroi, Liège et Namur.

 

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