Les sondages l’annonçaient largement gagnant, l’agence d’Etat vient de le confirmer : Alexandre Loukachenko, l’actuel président de Biélorussie, a largement remporté l’élection présidentielle avec 80,23% des voix. Cet allié de Moscou dirige le pays d’une main de fer, et est considéré comme autoritaire et dictatorial par de nombreux experts. Il est ainsi parfois appelé "dernier dictateur d’Europe". La Biélorussie n’a pas organisé de scrutin jugé libre depuis 1995, et les manifestations y ont été vite matées par la force.
Svetlana Tikhanovskaïa, principale candidate d’opposition, a annoncé lors d’une conférence de presse ce lundi matin qu’elle rejetait les résultats officiels des élections, se considérant comme vainqueur, et demandant à Loukachenko de "céder le pouvoir", l’homme étant président depuis 1994.
L’annonce des résultats des sondages dimanche soir, donnant Loukachenko largement vainqueur, a engendré de vives protestations dans plusieurs endroits du pays, les manifestants criant à la fraude électorale. Face à ces protestations, le président réélu a qualifié les manifestants de "moutons" téléguidés par l'étranger, et déclaré qu'il ne laisserait pas le pays "être mis en pièces".
Du côté de la communauté internationale, plusieurs pays condamnent les violences et la répression des manifestations. L'Union européenne, par la voix de la président de la Commission Ursula von der Leyen, a demandé à ce que les votes soient "comptés et publiés avec exactitude", alors que l'Allemagne émet également "sérieux doutes" sur ces résultats.