9 septembre 1843, dans la magnifique ville cossue de Rochefort, dans le sud-ouest de la France. Victor Hugo laisse sa maîtresse Juliette Drouet se promener en ville, et s’en va commander un café au Café de la Paix… Un café … et un journal : Le Siècle. Celui qu’il a l’habitude de lire tous les matins. À la quatrième page, il voit passer, de manière presque anodine, dans une colonne, le nom de son gendre. Et puis, citée, à côté, sa fille, Léopoldine.
L’écrivain, déjà star, depuis notamment son dernier gros succès, Notre-Dame-de-Paris, intrigué par cette lecture, dont les cheveux tombent sur ses épaules n’est pas prêt à subir le choc qu’il s’apprête à recevoir : il apprend par hasard la mort de sa fille chérie, aînée d'une fratrie de quatre enfants depuis le décès à moins de trois mois de son premier garçon, Léopold. Une tragédie maritime survenue cinq jours auparavant sur la Seine où a aussi péri son gendre, Charles Vacquerie.
Plus qu'une fille, il perd une muse : sa douleur, incommensurable, deviendra son arme principale pour le reste de sa vie. Son art en sera à tout jamais transformé. S'il plonge dans un mutisme littéraire pendant plusieurs années, ses écrits suivants et sa compréhension du monde changent, pour s'ériger en un transmetteur des émotions vives et profondes. Toute sa vie a ensuite été rongée par ce chagrin, mais toute la famille aussi a vécu avec l'énorme poids du deuil sur ses épaules... au point de tenter d'entrer en contact avec l'esprit de Léopoldine. Récit tragique et romanesque dans L'Heure H.