Basket NBA

Victor Wembanyama, la “licorne” qui fait rêver toute la NBA… quitte à lui faire perdre la tête

© Instagram @Wemby

Victor Wembanyama. Retenez bien ce nom. 18 ans. 2 mètres 21. Un potentiel monstrueux. Une envergure démentielle. Le nouveau phénomène du monde du basket. Un homme, presque devenu une bête de foire marketing en l’espace de quelques mois. Un joueur tellement atypique que tout le monde se l’arrache. Même les clubs NBA, subitement prêts à sacrifier toute une saison, pour se l’offrir. Portrait d’un phénomène qui fait perdre la tête à toute la planète basket.

Mais comment est-ce possible ? Non, c’est impossible, ça devrait être interdit de faire ça quand on fait cette taille…” 

Le flot de compliments jaillit pendant de longues secondes de la bouche ébahie du duo de commentateurs américains. Perchés tout en haut de leur cabine, ils sont, comme beaucoup, debout sur leur siège, scotchés devant le spectacle qui s’offre à eux.

Quelques mètres plus bas, son symbolique #1 cramponné sur le dos, Victor Wembanyama ne les entend pas. Comme il n’entend pas les clameurs bruyantes émanant de tribunes pourtant acquises à sa cause.

Comme souvent, Wembanyama est dans sa bulle. Focalisé sur ce qu’il fait de mieux : jouer au basket. Ce soir-là, en octobre 2022, il fait le show à l'américaine. Presque en marchant, d’ailleurs. Avec son équipe française, Boulogne-Levallois Metropolitans 92, où il joue depuis cette année, il s’est déplacé au fin fond du Nevada pour y affronter en amical (et par deux fois) les G-League Ignites, une équipe composée des meilleurs jeunes américains.

Le talent dégouline de partout sur le parquet pour ce match improvisé qui a poussé le championnat français... à bousculer son calendrier. Pourtant, tous les regards sont rivés sur l'intrigant géant français. Logique, à 18 ans à peine, il fait déjà rêver les Américains, qui ont enfin l'occasion de le voir jouer pour la toute première fois en vrai.

Malgré le parterre de stars NBA présentes pour l'occasion (Devin Booker et Chris Paul, notamment) , Wembanyama ne sent pas l’énorme pression qui plane sur ses épaules. Après la défaite du premier match, concédée malgré ses 37 points personnels, il veut sa revanche. Et il l'aura.

Une licorne ? "Un ovni, plutôt…" estime Lebron James

Excellent manieur de ballons malgré sa taille (2m21, on le rappelle), Wembanyama détonne. Parce qu’il a le physique d’un intérieur mais joue… comme un extérieur. Petits step-backs sur la truffe de ses défenseurs, tirs à trois points balancés depuis le parking, pénétrations osées malgré une jungle de bras adverses, le Français met la misère à tout le monde. Et en défense, son envergure hallucinante (2m43) lui permet de contrer une ribambelle de ballons. A l’arrivée, son bilan personnel est monstrueux : 36 points, 11 rebonds, 4 passes dé, 4 contres et la victoire.

Le lendemain, tous les journaux sportifs ne parlent évidemment que de lui. Même Slam, le magazine basket phare des 'ricains lui consacre sa Une. Encore un peu groggy, le basket américain a brutalement fait la connaissance de Victor Wembanyama. Et on est aux Etats-Unis donc, forcément, la hype monte vite, très vite. Un à un, observateurs, joueurs, dirigeants et journalistes se creusent les méninges pour sortir leur punchline personnelle sur le nouveau phénomène français.

Certains l'affublent déjà du surnom de licorne, souvent donné aux joueurs qui ont la taille et l’envergure pour jouer à l’intérieur, mais dont les qualités de shooteur et de manieur de ballon en font également une menace… à l’extérieur. Kristaps Porzingis, pour ne citer que lui, avait été qualifié de licorne à ses débuts… sans forcément convaincre par la suite.

Jamais avare en phrases chocs balancées sur les réseaux sociaux, Lebron James déclare, lui aussi, sa flamme au Français. Forcément, entre phénomènes de précocité, on se serre les coudes : "C’est un extraterrestre. Je n’ai jamais vu quelqu’un de sa taille être aussi fluide, ce qu’il fait est incroyable. C’est un talent générationnel et s’il garde la santé il ira très loin."

La santé, finalement peut-être la seule réserve qui pourrait venir ternir la hype qui entoure Wembanyama. Parce que comme nombre de ces géants aux dimensions physiques hors-normes avant lui (Yao Ming, Greg Oden...), il pourrait être sujet aux blessures. Surtout qu’il est frêle, très frêle. Malgré ses 2m21, il ne dépasse pour l’instant, qu'assez péniblement les 100 kilos. Sa capacité à prendre du volume et du muscle va donc être déterminante pour la suite.

Le numéro 1 de la prochaine Draft… sans l’ombre d’un doute

Mais celui qui mesurait 1m80 à… dix ans n’a pas peur. De la confiance en lui, il en a. Et il en a toujours eu : "Depuis toujours, j’ai l’impression d’être un peu spécial. J’essaie d’être original dans tout ce que je fais et c’est quelque chose qui me suit partout : sois original, soit unique. Je ne sais pas vraiment l’expliquer. Je pense que je suis né comme ça" expliquait-il il y a quelque temps.

Une déclaration qui, dans la bouche de beaucoup, aurait pu paraître présomptueuse, voire un tantinet arrogante, mais qui, chez Wembanyama passe tout seul et confirme une chose : à 18 ans, il a cette détermination, ancrée au fond de lui, qui lui permet de se démarquer des autres. Et de filer vers son rêve le plus fou : jouer en NBA.

Une NBA qu’il va découvrir dès la saison prochaine. A 19 ans, il fera le grand saut l’été prochain, cela ne fait plus aucun doute. D’abord outsider, il est vite devenu le grandissime favori pour être le #1 de la prochaine draft. Depuis, toutes les franchises rêvent de mettre le grappin dessus. Outre-Atlantique, il se murmure d’ailleurs déjà que de nombreuses franchises vont volontairement balancer leur fin de saison pour dégringoler au classement et espérer pouvoir… picker en 1e position (les pires franchises de la saison précédente choisissent en 1e lors de la draft qui suit).

Un sabotage en règle, pas forcément dans l’esprit sportif, mais qui illustre terriblement bien la hype bondissante qui entoure Wembanyama. Un talent générationnel, sorte d’ovni polyvalent alliant taille, envergure, tirs à trois points et dextérité, qu’on n’a quasiment jamais vu en NBA auparavant.

La hype est énorme. La NBA songe même d’ores et déjà à acquérir les droits du championnat français cette saison pour montrer Wembanyama à l’œuvre et faire monter la sauce. Avant même de mettre un pied sur les parquets, Wembanyama est donc déjà unique dans l’esprit du public. A lui de confirmer. Jamais des plus aisés…

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