23 décembre de l’année 1888, à Arles, dans les Bouches du Rhône, pour Vincent Van Gogh, les heures qui se sont écoulées ce jour-là portent le sceau du malheur. Et alors que son ami Paul Gauguin claque la porte après une énième engueulade, Vincent commet l’inimaginable. Devant la glace brisée de sa salle de bain, un geste fou d’automutilation entre dans l’Histoire.
Irascible, sujet à des terreurs nocturnes en pagaille la nuit précédente, la tête comme un champ de bataille au réveil, et les méninges écorchées vives sur le bûcher de la souffrance, le rouquin barbu venu des Pays-Bas a passé la journée à faire trembler les murs. Et c’est Gauguin qui en a fait les frais.
Le Parisien est venu de Montmartre pour travailler sur un projet qu’il souhaite lancer avec le barbu à la pilosité couleur feu. Au lieu de construire ensemble, pierre par pierre, ce plan qui leur tient pourtant à cœur, ils sont tombés dans le piège de juger leurs différences. C’est ainsi qu’ils ont fini par se haïr, comme un vieux couple rongé par les non-dits et les culpabilités ténues.
Mais pourquoi le peintre néerlandais s’est-il coupé l’oreille ? Quel type de personnalité se cache derrière le génie artistique, un homme torturé et irascible ? De ses premiers petits boulots à ses relations compliquées avec les femmes et avec sa famille, destin d’un homme dont la détresse psychologique n’aura fait que l’amener en internement psychiatrique.