Il n’empêche, le financement de cette réforme fiscale reste flou. Ce qui explique peut-être la différence entre le "scénario du pire", présenté par l’ancienne secrétaire d’Etat au Budget, Eva De Bleeker (Open Vld) et le scénario plus optimiste du Premier ministre, Alexander De Croo.
Ce flou ne rassure pas l’Europe, car la Belgique est déjà pointée du doigt pour sa politique budgétaire. "Pour l’instant, les règles européennes ne sont pas nécessaires", rappelle Vincent Van Peteghem. En effet, la Commission européenne a activé en 2020 "The general escape clause", qui à l’origine, permettait aux Etats de mettre de côté les règles budgétaires pour prendre les mesures nécessaires pour traverser la pandémie de Covid-19. "Nous sommes à présent dans une crise énergétique et du pouvoir d’achat. L’Europe et le gouvernement belge ont décidé de soutenir les familles et les célibataires en les aidant à payer leurs factures", se défend le vice-Premier ministre.
Mais la Belgique n’est pas le seul pays à avoir mis en place des mesures d’aides. Les autres gouvernements européens ont aussi débloqué des budgets pour aider leur population, sans autant creuser leur déficit que la Belgique. "C’est la raison pour laquelle nous avons besoin de réformes structurelles. Notre déficit n’existe pas seulement parce que nous aidons la population aujourd’hui, mais parce qu’il est structurel", affirme-t-il. "La seule manière de le résoudre, c’est de faire des réformes dans les pensions, sur le marché du travail, mais aussi dans la fiscalité."
Dans un contexte de crise, ces réformes semblent difficiles à mener. "Aujourd’hui, on doit tourner la page et se demander ce qu’on peut faire pour être plus qu’un gouvernement de crise", poursuit-il.