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Violences dans l'est du Congo : la Belgique espère une rapide reprise du dialogue

Foreign minister Hadja Lahbib and DRC Congo President Felix Tshisekedi pictured during in Kinshasa, DR Congo, during a diplomatic mission in Angola and Congo, Friday 03 February 2023. Foreign Minister Lahbib will be on a working visit to Angola and Democr

© Belga

"Il faut absolument éviter une escalade qui mènerait à une guerre dans l'est de la République démocratique du Congo. Il est temps que les parties impliquées arrêtent de se renvoyer la balle et exposent ce qu'elles sont prêtes à faire pour rétablir la paix", a martelé vendredi la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib à l'issue d'un entretien avec le président congolais Félix Tshisekedi à Kinshasa.

Un sommet extraordinaire se tiendra samedi à Bujumbura sur la situation sécuritaire en RDC. Sous l'égide de la Communauté des pays d'Afrique de l'Est (EAC), ce sera l'occasion de remettre les principaux intéressés à la même table, et d'ainsi peut-être relancer un processus de paix qui se trouve actuellement dans une impasse. "Nous en attendons beaucoup, même si les tensions sont extrêmes", a relevé la ministre Lahbib.

La réunion de samedi visera à évaluer l'avancement du processus de pacification de Luanda. Le président congolais devrait y réclamer que la force régionale déployée dans la région, qui suscite pour le moins de la méfiance côté congolais, adopte une attitude plus offensive dans le conflit, a rapporté la cheffe de la diplomatie belge. "Nous avions énormément de choses à nous dire", a encore commenté Hadja Lahbib après sa rencontre avec Félix Tshisekedi. "La situation nous inquiète. J'espère que le Rwanda et la RDC pourront se parler, appliquer les accords, rétablir une confiance actuellement inexistante et enfin aboutir au désarmement, à la démobilisation du M23 et du FDLR."

La ministre a aussi tenu à "rassurer" son hôte quant à l'intransigeance de la Belgique au sujet du respect des frontières internationales et donc de l'intégrité du territoire de la République démocratique du Congo. Par ailleurs, outre les innombrables victimes qu'elles engendrent, les violences dans l'est de la RDC font planer le doute sur la possibilité d'y organiser sérieusement les élections du 20 décembre. Ce scrutin agite déjà une bonne partie de Kinshasa, les affiches appelant les citoyens à s'inscrire pour pouvoir voter étant, dans certains quartiers, presque aussi nombreuses que celles souhaitant la bienvenue au pape François.

Elections

À proximité de l'ambassade de Belgique, Hadja Lahbib a eu l'occasion de visiter l'un des 22.000 bureaux d'enrôlement du pays, où seront attendus quelque 49 millions d'électeurs à la fin de l'année. L'inscription des citoyens s'apparente à un véritable casse-tête, dans un pays où le déplacement est une réalité permanente. L'enjeu est néanmoins de taille, puisque la répartition des 500 députés variera en fonction du nombre d'électeurs dans chaque région.

Dans l'est du pays, le processus doit être entamé à la fin février. Le déploiement du matériel sud-coréen dernier cri acquis par la RDC s'y passe bien jusqu'à présent, selon le directeur de cabinet de la Commission électorale (Ceni), Dieudonné Tshiyoyo.  Des observateurs, nationaux comme internationaux, sont déjà actifs dans certaines régions, a-t-il encore précisé. À ce sujet, la ministre a répété au président que l'Union européenne était prête à participer à cette tâche, une possibilité à laquelle Félix Tshisekedi avait ouvert la porte, sans pour autant en formuler la demande. "Il est primordial que ces élections soient inclusives, tant pour la population qu'au niveau des candidats qui se feront connaître", a conclu Hadja Lahbib.

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