Regions Bruxelles

Vivaqua demande de pouvoir indexer le prix de l’eau de 14,5% en 2023

© D.R. Illustration

Le conseil d’administration de Vivaqua a marqué son accord à l’unanimité sur la proposition de demander au régulateur bruxellois Brugel une adaptation à l’inflation constatée en 2022 et prévu pour 2023 pour une entrée en vigueur le 1er janvier. Il s’agit d’une révision de l’indexation de ses tarifs de 14,5%, a indiqué vendredi l’entreprise publique bruxelloise de l’eau, via l’agence Belga.

Motif avoué de la demande : comme beaucoup d’autres entreprises et ménages, Vivaqua subit de plein fouet les effets de la crise économique. L’inflation galopante, la hausse spectaculaire des prix de l’énergie et des prix des matériaux font exploser les coûts auxquels l’entreprise doit faire face. Or, à Bruxelles, le prix de l’eau n’est pas indexé automatiquement sur l’inflation réelle.

Le prix de l’eau en Région bruxelloise restera le moins cher du pays

Cela signifie donc que les recettes de Vivaqua ne couvrent pas les coûts que celle-ci doit assumer pour mener à bien ses missions. La demande à Brugel comporte à la fois une indexation de 14,5% pour 2023, et une indexation de 4,1% en 2024 correspondant au niveau d’inflation prévu par l’OCDE pour la Belgique. Pour la suite de la période tarifaire (jusqu'en 2026), l’indexation devrait être fixée à 2%.

Malgré cette indexation, le prix de l’eau en Région bruxelloise restera le moins cher du pays, souligne Vivaqua. L’entreprise publique rappelle que depuis 2022, il existe en Région bruxelloise une nouvelle protection pour les ménages les plus fragiles en plus du Fonds Social de l’Eau.

Le régulateur Brugel devrait prendre une décision vers la mi-février.

Le gouvernement bruxellois souhaite renforcer le protection sociale

Dans un communiqué de presse, le gouvernement bruxellois souhaite renforcer la protection sociale. Le Ministre en charge de l'Eau, Alain Marron, proposera d’augmenter le montant de l'intervention sociale pour les ménages qui en bénéficient (ceux ayant le statut BIM). Le but est de réduire autant que possible l’augmentation des prix pour les 160.000 ménages concernés. "Il est primordial de garantir un accès à une eau de qualité à toutes et tous à Bruxelles : les particuliers, y compris les plus démunis, ainsi que les entreprises marchandes et non-marchandes. Je continuerai à œuvrer en ce sens pour que l’eau soit un bien commun, protégé et accessible" explique le ministre de l'Environnement. 

L'augmentation cache un mal plus profond

Cette demande est le symptôme de problèmes plus profonds, affirment samedi Les Engagés. Selon le parti, Vivaqua "est dans une situation financière préoccupante alors que des investissements colossaux sont nécessaires." L'opérateur a un déficit cumulé d'un milliard d'euros provoqué notamment par l'explosion des factures impayées, expliquent Les Engagés.

Forts de ces constats, Les Engagés demandent à l'État de nommer un représentant régional au sein des organes de gestion, d'auditionner le ministre de l'Environnement Alain Maron et la CEO de Vivaqua sur la situation à court et moyen termes de l'intercommunale, de régionaliser cette dernière et de la fusionner, à moyen terme, avec Hydria, la société bruxelloise de gestion des eaux. 

Enfin, le parti propose d'"explorer les synergies avec les acteurs de l'eau wallons et flamands" afin de pouvoir éventuellement réaliser des achats groupés, des captages communs et de se mettre d'accord sur les volumes d'eau à fournir.  

"Je pense que le Gouvernement n'a pas conscience de l'ampleur du problème du secteur de l'eau à Bruxelles", conclut le député Christophe De Beukelaer. "Le risque systémique pour la Région est réel. Avec des conséquences potentiellement lourdes pour le contribuable bruxellois."

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