VivArdent construit son Chai multifonction

En 2022, la province de Liège comptait 39 viticulteurs alors qu’en 2018, ils n’étaient que 9. C’est ainsi la province où la croissance est la plus importante ces dernières années et c’est la deuxième province du pays en nombre de viticulteurs. Cela n’inquiète pas les fondateurs de VivArdent, que du contraire "on voit ça comme une émulation. On a profité de l’expérience d’autres en visitant beaucoup de domaines et on se partage les bons tuyaux, les conseils, les experts et même les bons filons pour avoir des machines à bon prix. D’autres vont profiter de notre expertise et de notre Chai donc ça nous tire vers le haut" détaille Philippe Minne.

Qui plus est, le potentiel de développement est énorme "les Belges consomment seulement 1% de vins nationaux alors que les Luxembourgeois et les Allemands consomment 30% de vins produits chez eux" analyse Philippe Minne "il y a de la marge pour le développement. Doubler la production belge, c’est faire 4 millions de bouteilles en plus". Un chiffre dérisoire comparé aux 13,5 millions de bouteilles produites au Luxembourg, dont la superficie est inférieure à la province de Liège.

Le Chai sera terminé l’an prochain et actif dès le mois de septembre "le chantier sera fini avant qu’on ne produise nos propres raisins" explique Xavier Bioul. Les vignes fêtent seulement leur première année et ont été recoupées pour permettre aux racines de bien prendre. Le raisin va devoir attendre un peu et cela signifie que dans un premier temps, le Chai produira uniquement du vin pour d’autres. Les bouteilles réalisées grâce aux vignes jouxtant le Chai, elles, sont attendues pour 2025.

Les vins de VivArdent seront à l’image de la production belge "vu le climat, on a plus de facilités à faire du vin effervescent comme en Champagne et du blanc. Les bonnes années, on peut faire du rouge et un peu de rosé pour l’été" conclu Philippe Minne. Ce nouveau projet confirme une fois de plus que le vin belge séduit. La superficie cultivée ne cesse de croître depuis 2006, elle est passée de 72 ha à 802 ha en 2022 pour nous amener à une production annuelle de 3 millions de litres. Une belle progression liée aussi au réchauffement climatique et à la possibilité de cultiver des raisins moins sucrés que dans le sud de l’Europe, même si la production belge reste minime comparée aux grands pays viticoles.