La crise Covid et les différents confinements ont fortement modifié notre façon d’envisager nos moments de détente, nos vacances, nos voyages. Pour certains ce fut l’occasion de se tourner vers de nouvelles formes d’évasion comme par exemple faire du tourisme de proximité et pourquoi pas fluvial. Vivre au fil de l’eau, louer un bateau entre amis avec ou sans permis, découvrir nos villes et villages en bord de Meuse, c’est possible et c’est pur bonheur. Les joies de la navigation sont nombreuses, petits apéros sur le pont, bronzages à la proue du bateau… au printemps, en été, voire quelques jours en automne mais l’hiver est-ce toujours aussi agréable et que fait-on de son joli bateau ?
Port des yachts de Liège © Catherine HAXHE
Au Port des yachts de Liège, Geoffrey n’a pas eu d’autre choix que de faire l’hivernage de son bateau à l’approche des mauvais jours !
"L’hivernage commence vers la mi-novembre pour se terminer fin mars. Cela veut dire que le bateau reste au port, on ne navigue plus, il hiberne. Nous sommes dans un climat océanique froid et humide dont il faut le préserver, nous explique Geoffrey, cela signifie protéger le moteur en le vidant de tout l’air et en mettant de l’antigel, idem pour les canalisations des sanitaires qu’il faut vider et protéger à l’antigel. On doit aussi remplir le réservoir de mazout pour éviter que l’air ne forme des algues".
Ça, c’est pour le froid. Pour l’humidité et bien que sur un bateau cela peut paraître normal, il faudra veiller à disposer des capteurs ou déshumidificateurs a l’intérieur de la cabine et les vider régulièrement.
Voilà pourquoi Geoffrey monte en moyenne tous les quinze jours sur son bateau pour vérifier que tout va bien.
" Je viens aérer, il faut faire circuler l’air, ouvrir les trappes et les armoires des cabines et de la cuisine, pour ne pas que des poches humides se créent. Avec toutes ces précautions, nous voilà parés pour affronter l’hiver mais cela ne nous met pas à l’abri de pluies catastrophiques et d’inondations. Ce que nous avons connu en juillet en région liégeoise fut hors norme. Bien que les pontons soient flottants, nous avons risqué le décrochage des bateaux tellement la Meuse avait gonflé. Tous les bateaux ont failli être emportés " témoigne Geoffrey.
Si Geoffrey passe uniquement les belles saisons sur son bateau, Christine dite Mamita, elle, y vit toute l’année depuis qu‘elle est pensionnée, mais alors comment fait-on l’hiver ?
" L’hiver on s’organise, témoigne Christine, on chauffe le bateau tous les jours, j’ai d’ailleurs ajouté un deuxième chauffage, on se calfeutre dans la cabine. Je dois tout de même faire tourner le moteur une fois par mois et bien aérer toutes les zones. En hiver l’alimentation en eau est coupée au port alors il faut se fournir en jerrican, on bouge tout le temps sur un bateau. Il faut aussi savoir un peu bricoler mais cela s’apprend. Et l’hiver c’est aussi une formidable occasion de vivre avec les éléments de la nature, les marins aiment vivre à l’extérieur. C’est différent à chaque saison. J’ai l’impression d’être tous les jours en vacances. J’adore ça. "
