Vizorek raconte Goethals… Retour sur deux gloires « sportives » de la RTBF !

À l’avant-veille du coup d’envoi de la coupe du monde de la FIFA, à suivre sur la RTBF, l’opportunité était trop belle de se souvenir – ou de faire connaissance – brièvement avec deux des grands commentateurs sportifs de la Radio-Télévision Belge, la RTB, devenue RTBF…

C’est un nom que les moins de 40, voire de 50 ans ne peuvent pas connaître… Mais ceux-là, même s’ils n’aiment pas le football, la course cycliste ou encore le tennis, si leur père… ou leur mère aiment le sport, ils se souviennent certainement de sa voix si particulière et volubile !

Luc est né Alphonse Tetaert, le 8 février 1914, à Tournai… Le stade inauguré fin 2003 à Kain, dans l’entité tournaisienne, porte son nom, celui de Luc Varenne, un patronyme obtenu par arrêté royal. C’est par son engagement dans la Légion étrangère en 1938 que l’homme est devenu présentateur…

En 1941, Alphonse (Luc) rejoint l’Angleterre. Il y présentera, de 1943 à la Libération, " Les Belges vous parlent de Londres ", émission de Radio Belgique, une antenne clandestine. De retour en Belgique, il devient présentateur sportif dès 1945, avec un clin d’œil à son passé immédiat, son premier match de football sera… Belgique-Angleterre ! Probablement le match amical du 21 septembre 1947, à Bruxelles, où la Belgique s’inclina par 2 buts contre 5… à moins que ce ne soit l’un des deux matchs non officiels de mars 1945… que l’équipe belge perdra de toute façon !

Commentateur de plusieurs dizaines de Tours de France, Luc Varenne était un supporter inconditionnel d’Eddy Merckx. Son plus beau souvenir, c’est son direct de la finale européenne du double de la Coupe Davis 1957, où il tiendra l’antenne cinq heures durant et qui verra la victoire des Belges Jacky Brichant et Philippe Washer, contre les Italiens Giuseppe Merlo et Nicola Pietrangeli. Les " Mousquetaires " étaient déjà arrivés en finale en 1952, par suite de leur victoire sur la Hongrie…

La voix de Luc Varenne, qui garda toujours une pointe d’accent picard, et surtout sa façon enthousiaste de commenter étaient telles qu’il paraît que certains regardaient ses reportages à la télévision, tout en l’écoutant à la radio !

En 1998, le roi Albert II a accordé à Luc Varenne le titre de chevalier, adoptant pour ses armoiries la devise " Paroles d’Honneur ". Luc est décédé le 30 avril 2002, à Uccle, laissant une épouse, Lilian Stanton et deux filles, Christine et Françoise…

L’adjectif " enthousiaste " s’applique aussi à Roger Laboureur, journaliste sportif à RTBF de 1963 à 1995. Roger est né le 13 juillet 1935, à Andenne, la cité des Ours et de sainte Begge… mais aussi de Cécile de France, Julie Morelle… et Charles Martel, Maire du palais et duc des Francs au VIIIe siècle. Sans rapport avec Roger ? Voyons voir !

Après des études à l’école moyenne d’Andenne et à l’Athénée de Namur, Roger réussit un régendat à Jonfosse, à Liège. C’est au cours de son service militaire, qu’il reçoit son affectation en qualité de professeur de français et d’histoire à l’Athénée où il entre en 1959. Il y donnera aussi cours de géographie…

Dès 1963, Roger cumule l’enseignement avec un poste de commentateur sportif à la RTB. Il est vrai que, dès sa prime jeunesse, ce fou de radio utilisait une boîte de conserve comme micro pour imiter… Luc Varenne ! Il n’hésitait d’ailleurs pas à faire montre de son talent dans certains cafés. Roger se passionnera aussi pour la télévision. Il débutera dans " Lundi Sports ", à Flagey, mais lorsqu’il était en classe, un de ses anciens élèves témoignera que le professeur disait que l’on ne parlait pas de son boulot à la télé, " ici, c’est le cours d’histoire et pas de sport " !

Après quelques années d’aller et retour Andenne-Bruxelles, Roger décidera de poursuivre exclusivement sa carrière de journaliste sportif. Le 29 mai 1985, il n’est pas de service pour le match Liverpool – Juventus, au Heysel. Il est pourtant assis à côté du commentateur RTBF, Arsène Vaillant. C’est ainsi qu’il vivra, sur place, le drame en direct…

Toujours le mot pour rire, d’une extrême gentillesse, Roger Laboureur commentera des centaines de matchs de football, se rendant plus célèbre et plus attachant encore par son exclamation lors du match de la Coupe du Monde 1990, Belgique – Corée du Sud, le 12 juin 1990 (2-0)…

L’un de ses plus grands regrets est d’être né… huit jours trop tard ! Roger est tombé sous le couperet du décret l’obligeant à prendre sa retraite à 60 ans ! C’est ainsi que le 20 mai 1995, Roger est de service lors du match Standard – FC Bruges (2-0). Puisque c’est sa dernière saison, il est invité à donner le coup d’envoi avec le prince Laurent. Le public scande son nom (celui de Roger, pas du prince…), les joueurs viennent l’embrasser (Roger, pas le prince…) et, sous l’émotion, Roger s’apprête à embrasser le prince, mais s’arrête in extremis ! Quelques années plus tard, il contera l’anecdote à la princesse Claire, Laurent le prendra alors dans ses bras et l’embrassera !

Pour en savoir plus sur Roger Laboureur, cliquez ici !

En dehors des journalistes aujourd’hui en service, il y en a encore bien d’autres qui firent les beaux jours du service sportif de la RTBF, parmi eux Théo Mathy (1924-2007), Arsène Vaillant (1922-2007), Pierre Depré (1944-2013), Daniel Ginsburg (1944-2014) et tant d’autres encore.

" Vizorek raconte Goethals ", à voir dans " Le temps d’une histoire ", ce vendredi 18 novembre à 20h55, sur La Une.