En cas d’accident de voiture, les femmes sont moins gravement atteintes que les hommes. Elles représentent 44% des blessé·es légers, 34% des blessé·es graves et seulement 23% des tué·es. En d’autres termes, toujours d’après Vias, elles sont impliquées dans des accidents moins graves que leurs homologues masculins. Par ailleurs, les accidents impliquant une conductrice de voiture se soldent deux fois moins souvent par un décès que les accidents impliquant un conducteur de voiture. Et la probabilité qu’un homme conduise en ayant dépassé la limite légale en matière d’alcoolémie est 4 fois plus élevée que pour les femmes.
Au sujet de l’utilisation du téléphone portable au volant, Vias constate "une différence importante entre les deux sexes, que ce soit pour les conversations téléphoniques ou les manipulations" : 3,6% des hommes utilisent le GSM au volant contre 2,4% des femmes. Les femmes conductrices ont moins tendance à manipuler leur téléphone que les hommes. Cette différence s’observe principalement sur autoroute (3,7% des hommes manipulent leur GSM sur autoroute, contre 1,6% des femmes).
L’institut conclut : "De toute évidence, le comportement féminin au volant est plus prudent, plus responsable et plus respectueux des autres usagers. A l’inverse, l’homme tend davantage à relativiser ses fautes et semble moins conscient des dangers qu’il court (et fait courir), notamment en matière de vitesse."
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Pourquoi cette différence ? "[…] les traits de personnalité stéréotypiquement associés à la féminité (sensibilité aux besoins et aux sentiments d’autrui, chaleur, gentillesse, compréhension, tendresse et compassion) sont autant de traits qui sont destinés à maintenir et apaiser le lien social, ramenant le rôle féminin à un rôle relationnel. En regard, les traits associés au masculin sont centrés soit sur le rapport de l’individu à lui-même (confiance en soi, sûr de soi, énergique, forte personnalité), soit l’amènent à entretenir une relation asymétrique avec autrui (agir en chef, diriger, prendre position, dominer, être en compétition). Ainsi, les individus féminins, en privilégiant le maintien de la relation à autrui, peuvent être amenés à se conformer aux règles sociales et à éviter les prises de risque davantage que les individus masculins, se reconnaissant plus dans des traits privilégiant l’individualité et la domination", écrit la chercheuse en psychologie sociale Marie-Axelle Granie. Elle est spécialiste des stéréotypes de genre liés à la conduite.
L’homme tend davantage à relativiser ses fautes et semble moins conscient des dangers qu’il court (et fait courir), notamment en matière de vitesse