Des juges néerlandais ont écouté mercredi des conversations téléphoniques interceptées dans lesquelles les suspects, accusés d'avoir abattu le vol MH17, organisent l'acheminement d'une batterie antiaérienne depuis la frontière russe dans l'est de l'Ukraine le jour du drame, le 17 juillet 2014.
Le Boeing 777, parti d'Amsterdam pour Kuala Lumpur, avait été abattu au-dessus de la zone de conflit armé avec les séparatistes prorusses dans l'est de l'Ukraine, ce qui avait causé la mort des 298 personnes qui se trouvaient à bord.
Les Russes Sergueï Doubinski, Igor Guirkine et Oleg Poulatov, et l'Ukrainien Leonid Khartchenko - quatre hauts-gradés des séparatistes pro-russes de l'est de l'Ukraine - sont accusés d'avoir participé au lancement du missile qui a abattu l'avion. Ils sont jugés par contumace.
"Artillerie de longue portée"
Dans un échange téléphonique intercepté, diffusé au tribunal de Schiphol mercredi, le suspect Oleg Poulatov dit à Sergueï Doubinski - appelé "colonel" dans l'enquête - qu'il a besoin d'une "artillerie de longue portée" dans l'est de l'Ukraine, après avoir subi d'importantes pertes lors d'une attaque aérienne.
Lors d'un appel datant du matin du drame, également diffusé au tribunal, Doubinski annonce à Poulatov que le "BUK va lui être amené" par Leonid Khartchenko et qu'il devra "être placé près de Pervomaïskyi" (dans l'est de l'Ukraine).
D'après l'enquête, le suspect fait référence à une batterie antiaérienne "BUK-TELAR" qui a, dans la nuit du 16 au 17 juillet, "traversé la frontière russe et été acheminée vers Donetsk", a énoncé une magistrate.
Le tribunal - qui n'a encore prononcé aucun jugement - a également examiné mercredi les éléments de l'enquête selon lesquels un convoi comprenant le semi-remorque transportant la batterie antiaérienne BUK s'est ensuite rendu près de Pervomaïskyi.