La crise et l’envolée des prix des matériaux y sont sans doute pour quelque chose. Certains entrepreneurs voient les vols (ou tentatives de vol) se multiplier sur leurs chantiers. Témoignage et conseils pour protéger outils et matériel. Entrepreneur en région montoise, Yannick Bastin vient d’être victime d’un vol. Une fois de plus. "Il s’agissait cette fois d’un vol prémédité. Un ouvrier que je venais tout juste d’embaucher a repéré du matériel. Il l’a déplacé. Plusieurs jours plus tard, le matériel a été emmené".
De plus en plus de vols sur les chantiers
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Montant du butin ? "1000 euros, et quelques centaines d’euros de petit matériel. C’est très peu, par rapport aux risques énormes qu’ils ont pris ! Ils ont volé une voiture, emprunté une remorque. Ils sont venus la nuit. Pour finalement se faire repérer lors d’un contrôle, en pleine nuit, et en plein centre-ville de Mons avec une remorque remplie d’isolants…". Le lendemain matin, l’entrepreneur recevait la bonne nouvelle. Il allait pouvoir tout récupérer. "Cette fois, l’équipe avait remarqué très vite qu’il y avait un problème dans les stocks sur chantier. Mais ce n’est pas toujours le cas. Parfois, c’est à terme qu’on s’aperçoit qu’il y a des trous dans les stocks. On en déduit qu’on s’est fait voler du matériel".
Des vols opportunistes
Selon cet entrepreneur, la crise et la flambée des prix des matériaux sont à l’origine de ces comportements. "Les gens sont à l’affût. Ils voient quelque chose qui peut les intéresser, ils s’arrêtent, ils le prennent ! Parfois, ce sont des objets dont ils pensent qu’ils ont de la valeur. Alors que… pas du tout !" Il nous cite un exemple de colle disparue sur un chantier. "Jamais un particulier n’aura à se servir de ce type de colle ! Mais sans doute quelqu’un a-t-il eu l’idée que ça pourrait lui servir, un jour. Certaines personnes se trouvent aussi de bonnes raisons. Elles se disent que ce sont des surplus. Ou que ce qui est volé, l’entrepreneur pourra le déduire, le mettre dans ses frais…" Il existe également des assurances contre ce type de méfaits. "J’en ai une", précise Yannick Bastin. "Le problème reste le coût. La mienne me revient à 5000 euros par an. La franchise est de 1500 euros. Or, la plupart des vols dont je suis victime sont souvent d’une valeur inférieure".
Les bons gestes à adopter
Yannick Bastin a donné des consignes à ses équipes. "Ils savent qu’ils doivent bien faire attention, bien ranger tout ce qui se trouve sur le chantier. On a toujours des coffres à matériel, fermés par cadenas. Mais cela n’est parfois pas suffisant pour stocker du matériel trop volumineux. L’idéal est de se faire livrer le matin, et de placer immédiatement ce qu’on a reçu". C’est aussi le principal conseil donné par la Police boraine : travailler "à flux tendu", pour éviter d’attirer l’attention et donner "de mauvaises idées" à qui aurait besoin de plaques de gyproc, d’une foreuse voire même…d’une brouette d’un seau, d’une paire de gants. Autre conseil de la police : sécuriser les lieux, à l’aide de blocs de béton ou de barrières (2 mètres de haut). Un éclairage sensible au mouvement, une alarme, la présence d’un gardien : tout cela dissuade les voleurs. Il peut être intéressant aussi d’avertir son commissariat de quartier de la présence d’un chantier. Les policiers qui patrouillent ouvriront l’oeil un peu plus grand !