Dans "Vortex", on suit le quotidien d’un vieux couple d’amoureux. S’ils ont l’air heureux, ces deux-là souffrent énormément. D’abord parce qu’elle est atteinte d’Alzheimer. Parfois, elle ne reconnaît plus son mari, parfois elle ne sait plus ce qu’elle fait. Brillante psychanalyste à la retraite, elle s’auto-prescrit des médicaments. Ce qui n’arrange pas son mari, qui est perdu et désespéré de voir celle qu’il aime depuis tant d’années devenir de plus en plus sénile. Ce père et cette mère pourraient compter sur leur fils mais lui non plus ne va pas bien… Seules l’entraide et la solidarité pourraient apaiser cette famille dans ce drame terriblement intime…
Ce drame amoureux, familial, intitulé "Vortex", est signé par l’excellent réalisateur franco-argentin Gaspard Noé, réalisateur, entre autres, de "Love" (un film d’amour en 3D magnifique), de "Enter the void" (un voyage sous psychotropes hallucinant) et "Irréversible" (l’histoire d’un viol monté à l’envers). Noé est un réalisateur qui aime les émotions, qui les filme sans nul autre pareil et qui surtout aime bouleverser, déranger, secouer le spectateur dans ses habitudes. Il travaille l’image, la mise en scène comme peu de monde. Pour " Vortex ", non seulement il s’attaque à des thèmes difficiles et encore tabous dans le cinéma français comme la vieillesse, la maladie, la mort, la santé mentale mais en plus, il le fait via une technique de split screen. Dès les premières images de son film, il divise l’écran et propose en simultané la vie du père et la vie de la mère avec une caméra qui suit l’un et l’autre. Séparer pour mieux réunir.
Visuellement prenant, émotionnellement fort, "Vortex" est aussi idéalement interprété par Dario Argento (un grand réalisateur italien spécialisé dans le film d’horreur), Françoise Lebrun (également réalisatrice… de documentaires) et Alex Lutz, véritable acteur caméléon qui est tout aussi à l’aise dans les drames que dans les comédies voire les sketchs télé comme ses "Catherine et Liliane" !