C’est un droit contractuel. Si les conditions sont modifiées unilatéralement par l’assureur, le client peut rompre le contrat et aller voir ailleurs. Si vous avez un courtier (60% des assurés), c’est à lui de faire le travail.
" Le problème ", explique Patrick Cauwert, " c’est que beaucoup d’assurés sont pieds et poings liés par leur crédit hypothécaire. Les banques accordent un taux avantageux aux clients qui souscrivent l’assurance habitation auprès de leur compagnie. Et si vous cassez votre contrat d’assurance habitation, vous risquez de perdre la ristourne. Donc dans la réalité, très peu d’assurés changent de compagnie. Le marché est bloqué. "
Le ministre de l’Economie, Pierre-Yves Dermagne, voudrait mettre fin à ces ventes couplées de crédits hypothécaires et d’assurances habitation. Un projet de loi est en discussion au sein de l’actuel gouvernement fédéral.
Le ministre socialiste estime que les compagnies d’assurances appliquent des primes trop élevées. Et gagnent beaucoup d’argent grâce à cette branche, avec une rentabilité moyenne de 13% entre 2012 et 2019.
La fédération des assurances, Assuralia, ne conteste pas ces chiffres, mais insiste sur l’année 2021. Les inondations ont entraîné une rentabilité négative pour la branche habitation : – 18%. A ce jour, les assurances ont déboursé presque un milliard d’euros d’indemnisation. Leur marge bénéficiaire est donc exceptionnellement basse en 2021 et 2022.