Le souvenir n’est donc jamais figé. Chaque fois qu’on évoque le souvenir, on le fait remonter à la surface, on en parle, on le modifie un peu (ou beaucoup) puis on l’enregistre à nouveau sous cette forme modifiée. Pour cette raison, dans chaque souvenir il y a du vrai et du faux. Des études ont montré que l’humeur dans laquelle on est quand on évoque ce souvenir va le modifier en bien si on est joyeux et en négatif si on est triste.
Peut-on créer des faux souvenirs de toutes pièces ?
Depuis les années 70, des centaines d’expériences ont été réalisées et montrent que c’est possible. Voici comment on procède en détaillant une de ces études : grâce à un photomontage, une photo du visage du sujet (dans sa jeunesse) est placée dans la nacelle d’une montgolfière.
On explique à la personne que ses parents ont retrouvé cette photo d’elle lors de son baptême de l’air en montgolfière. Souvent, lors de cette première remémoration, la personne ne s’en souvient pas mais cette évocation se marque dans son cerveau.
Ensuite, lors d’une session suivante (à quelques semaines d’intervalle), On demande au participant de se remémorer ce baptême de l’air en montgolfière (qui n’a jamais eu lieu) et de le décrire de la manière la plus détaillée possible. Après deux sessions, 50% des sujets pensent se remémorer ce souvenir d’enfance et vont jusqu’à donner des détails.