Coupe du Monde 2022

"Vous êtes une belle machine de foot... mais on ne craint personne" : l'avis de journalistes canadiens avant Belgique-Canada

Diables Rouges : Dave Lévesque (à gauche) et Antonin Besner (à droite), deux journalistes canadiens

© Belga Image / RTBF.be

La Belgique et le Canada s'affrontent ce mercredi soir au stade Ahmad-ben-Ali d'Al-Rayyan lors de la première journée du groupe F de la Coupe du monde 2022. Nous avons tendu notre micro à deux journalistes, deux confrères de Montréal, en vue de préfacer cette opposition entre Diables Rouges et Canadiens.

"La Belgique est une équipe vieillissante qui a sa dernière chance de remporter la Coupe du monde avec sa génération dorée. Ils ont beaucoup de pression, mais aussi beaucoup d’expérience. L’expérience, c’est votre force et notre faiblesse. Votre nation est une grande favorite du Mondial à nos yeux. Finalement, notre opinion est la même que celle des Belges… mais un peu moins acerbe. Nous, nous n’avons pas la pression des résultats, même si c’est le plus gros test de l’histoire du pays. La Belgique va avoir le dessus, mais ça va être plutôt serré. Je vais miser sur 3-2 car les deux équipes ont beaucoup d’armes offensives", nous glisse Antonin Besner, journaliste RDS, le réseau des sports à Montréal.

"Notre force, c’est la vitesse, la fougue. On ne craint personne. L’équipe a gagné énormément de confiance durant les deux dernières années. Notre entraineur est un spécialiste de la psychologie sportive, il a mis dans la tête des joueurs qu’ils sont capables de tout accomplir. On est relativement confiants. C’est une équipe qui, depuis deux ans, a passé tellement de défis importants dans la zone Concacaf, plusieurs matches pour arriver à la dernière phase de qualification et ensuite la gagner. On a un peu l’impression qu’ils peuvent accomplir n’importe quoi, qu’ils sont en mesure de créer la surprise dans ce Mondial, un peu comme la victoire de l’Arabie saoudite contre l’Argentine", ajoute Antonin Besner, avec un accent aussi typique que charmant.

Une belle machine de foot

"Pour les Belges, c’est un peu le tournoi de la dernière chance. C’est maintenant ou jamais si vous voulez remporter un titre majeur. Il y a beaucoup de fébrilité chez nous et un certain questionnement au sujet d’éventuels blessés à des postes clés. Il y a une certaine fébrilité car le Canada n’a plus joué en Coupe du monde depuis 36 ans et on commence face à une formidable équipe, les Diables Rouges. On a hâte de voir ce qui va se passer. Vous êtes une très belle machine de foot, mais le temps commence à presser", indique pour sa part Dave Lévesque, journaliste au Journal de Montréal.

Et de préciser : "Les meilleurs joueurs sont en fin de carrière. Même sans Romelu Lukaku, un très beau joueur, vous avez encore beaucoup de potentiel. Vos joueurs vont vouloir pousser très fort pour aller chercher le titre qui leur échappe depuis plusieurs années. Les ailiers canadiens sont rapides, je pense qu’ils vont donner un peu de mal à votre défense… mais les Belges sont forts en attaque et notre défense constitue notre talon d’Achille."

Débuter contre les Diables Rouges, un brise-cœur

"Les Diables, on les voit comme des méga-stars. Nos joueurs vont sans doute y songer au début du match, mais ils vont vite oublier que les Belges gagnent peut-être dix fois leur salaire. Eden Hazard a peu de temps de jeu dans les dernières années, mais les qualités qu’il possède vont ressortir pas mal face au Canada. La défense canadienne est inexpérimentée. On se méfie beaucoup d’Eden. On redoute beaucoup Lukaku aussi. Je suis bien heureux de ne pas l’affronter, c’est le genre de profil qui peut faire mal. Vous avez le meilleur milieu de terrain au monde, Kevin De Bruyne. Ca peut aller très vite avec lui, c’est le joueur qu’on craint le plus", résume Antonin Besner.

Un avis partagé par son confrère Dave Lévesque. "On redoute les ‘suspects’ habituels : Eden Hazard et votre gardien phénoménal Thibaut Courtois. L’absence de Lukaku va peut-être nous donner une chance d’ouvrir la boite. Vous possédez des joueurs phénoménaux en attaque, comme De Bruyne. Il est capable de renverser complètement les situations sur un seul coup de pied. On a une affection particulière pour les Diables car on connait Laurent Ciman et Olivier Renard. Ils sont chez nous à Montréal. C’est une équipe qu’on aime beaucoup. C’est un peu un brise-cœur pour nous de les affronter en lever de rideau car c’est notre première chance de faire une bonne impression. Et c’est contre une équipe qu’on respecte et qu’on apprécie", conclut-il avec le sourire.

Roberto Martinez à J-1 avant Belgique - Canada

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