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Voyage : qui sont les "begpackers" et pourquoi sont-ils mal vus ?

Voyage : qui sont les "begpackers" et pourquoi sont-ils mal vus ?

© yanik88/Getty Images

Par RTBF avec ETX

Si les campagnes de financement participatif sont une solution pour des voyageurs en quête de sens qui ont besoin de donateurs pour concrétiser un tour du monde à vélo ou un autre itinéraire riche en valeurs humaines, les "begpackers" ont beaucoup moins d'éthique quand ils font la manche en Asie pour obtenir l'argent nécessaire à leur périple.

D'après les chiffres de l'OCDE, l'Asie réunit les deux tiers de la population pauvre dans le monde, soit plus de 800 millions de personnes vivant avec moins de 1,25 dollar par jour ainsi que 1,7 milliard vivant avec moins de deux dollars. A l'été 2021, une étude de la Banque Asiatique de Développement soulignait les conséquences dramatiques de la crise sanitaire : la pandémie a poussé 75 à 80 millions de personnes dans l'extrême pauvreté en 2020, c'est-à-dire vivant avec moins de 1,90 dollar quotidien. Alors quand des Occidentaux font la manche sur les trottoirs de Bangkok, cela fait tache...

Faire la manche pour financer son voyage : indécent voire glauque !

Dans un article publié récemment, CNN révèle le retour de touristes qui n'ont aucun scrupule à financer leur voyage en quémandant quelques pièces de monnaie. C'est un expatrié à Hong Kong, tenant un compte Instagram pour raconter sa vie d'étranger, qui rapporte la présence de ce profil de visiteurs, plutôt hors norme. Sur sa page, Chaotic Hong Kong Expats publie une photo surtitrée : "La nature est guérie, les 'begpackers' sont de retour".

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Ce mot-valise est un néologisme combinant le verbe " to beg" en anglais, qui signifie "mendier" et "packers" en référence aux voyageurs qui parcourent un pays ou le monde à l'aide d'un simple sac à dos ("backpackers"). Ce sont de jeunes baroudeurs, surtout en Australie, qui visitent le pays-continent au cours d'un périple de plusieurs mois, voire d'une année, multipliant les petits boulots et avalant les kilomètres.

En 2017 déjà, Le Monde avait révélé cette pratique, qui surprend les locaux.

Le quotidien l'avait appelée : "Le dernier-né du tourisme sans gêne".

Hormis l'indécence de ces voyageurs de demander à la rue qu'elle finance leur voyage alors que la population locale rencontre des difficultés pour se nourrir, ce phénomène est d'autant plus discutable que les Occidentaux disposent de passeports suffisamment puissants pour franchir les frontières de nombreux pays sans fournir de gros efforts au niveau administratif. Sur CNN, un avocat philippin résume cette réalité en parlent d'un "privilège du passeport".

A leurs risques et périls...

Le média américain précise que certains vendent des bijoux ou un tressage de cheveux, d'autres jouent de la musique tandis que certains attendent que la monnaie tombe sans rien faire. La mendicité est pourtant bel et bien interdite en Thaïlande, en Inde ou en Indonésie.

En Thaïlande par exemple, la mendicité, qu'elle soit directe ou indirecte, est punie d'une amende d'au moins 250 euros et potentiellement d'un an de prison.

A l'automne dernier, le portail d'informations Toute la Thaïlande avait déjà repéré le phénomène. Divers blogueurs spécialisés dans le voyage ont eux aussi croisé le chemin de ces touristes mendiants, qui proposent parfois des câlins gratuits...

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