La 76e édition de la Vuelta, le Tour d’Espagne cycliste, démarre ce samedi 14 août de Burgos par un contre-la-montre individuel de 7km. Double tenant du titre, le Slovène Primoz Roglic sera assurément l’homme à battre tout au long de ces trois semaines semées d’embûches qui porteront le peloton jusqu’à Saint-Jacques de Compostèle, le 9 septembre prochain. Vous êtes au bon endroit pour tout savoir sur le parcours et sur les principaux engagés de cette édition 2021 de la course espagnole.
Roglic face à l’armada Ineos : qui d’autre pour se mêler à la bagarre ?
Alors que le vainqueur du Tour de France Tadej Pogacar profite d’un repos bien mérité, Jumbo-Visma et Ineos ont le champ libre pour une nouvelle confrontation palpitante. D’un côté, les Néerlandais miseront tout sur un seul homme, ce Primoz Roglic tellement malchanceux au Tour de France mais qui a toujours su se racheter sur les routes espagnoles.
Le Slovène, champion olympique contre-la-montre, respire la grande forme et aura du beau monde pour l’entourer : ses fidèles Sepp Kuss, Robert Gesink et Steven Kruijswijk auquel on peut notamment ajouter Sam Oomen et le Belge Nathan Van Hooydonck.
Un collectif qui ne fait pas peur à Ineos Grenadiers. Bien au contraire. Les Britanniques envoient du lourd pour la Vuelta et peuvent compter sur plusieurs leaders. Vainqueur du Giro en mai, Egan Bernal découvre la Vuelta et devrait être l’atout N°1 des Grenadiers. Le champion olympique Richard Carapaz (3e du Tour) et le redoutable Adam Yates (il a centré sa préparation sur la Vuelta) sont à l’affût en cas de défaillance de leur leader. Le champion olympique du VTT, le phénomène Tom Pidcock disputera quant à lui son premier Grand Tour, lui qui avait remporté le Giro chez les Espoirs.
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Il ne fait aucun doute que ces deux équipes auront tout le poids de la course sur leurs épaules mais d’autres formations débutent cette Vuelta avec beaucoup d’ambition.
C’est notamment le cas de l’équipe Bahraïn Victorious. Déjà étincelante sur le Tour de France, l’équipe bahreïnienne débarque en Espagne avec du très lourd. Mikel Landa, vainqueur du récent Tour de Burgos, promet une grosse bagarre et sera soutenu par Damiano Caruso (2e du Giro), Jack Haig (5e du Dauphiné) et d’excellents grimpeurs comme Poels, Padun et Mäder.
Autre formation aux multiples options, Movistar propose à nouveau le trident Valverde – Mas – Lopez.
Plus isolés, De la Cruz , Carthy, Ciccone, Vlasov, Bardet et un Fabio Aru qui dispute la dernière course de sa carrière joueront une place intéressante dans le Top 10.
20 Belges au départ : Philipsen pour les sprints, Vansevenant en montagne
Parmi les 20 Belges engagés, Jasper Philipsen devrait représenter les plus grandes chances de victoires d’étape pour la Belgique. Six fois dans le Top 3 sur le dernier Tour de France, le coureur d’Alpecin-Fenix espère rééditer l’exploit de l’an dernier sur la Vuelta 2020 dont il avait remporté la 15e étape.
Philipsen devrait avoir entre 5 et 7 opportunités de sprinter sur un parcours plus ouvert aux hommes véloces que par le passé. Ses principaux adversaires se nomment Arnaud Démare, Fabio Jakobsen, Michael Matthews, Juan Sebastian Molano, Matteo Trentin, Alberto Dainese, Davide Cimolai, Magnus Cort Nielsen et… Jordi Meeus. Le jeune Belge de 23 ans devrait être l’atout de Bora-Hansgrohe au sprint.
Sur les étapes de montagne ou de baroudeurs, la Belgique aura également son mot à dire. On est notamment curieux de voir ce dont Mauri Vansevenant (Deceuninck-Quick Step) est capable pour son premier Grand Tour, lui qui avait déjà montré de belles choses en Espagne sur l’exigeant Tour du Pays Basque en début d’année. Harm Vanhoucke (Lotto Soudal) espère lui aussi s’illustrer sur des profils accidentés et montrer la voie à une équipe Lotto Soudal très jeune et très belge (6 coureurs).
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Les autres belges engagés sont Sep Vanmarcke (ISN, à confirmer), Jens Keukeleire (EF), Stan Dewulf (AG2R), Nathan Van Hooydonck (Jumbo-Visma), Bert Van Lerberghe (Deceuninck Quick-Step), Stef Cras, Frederik Frison, Sylvain Moniquet, Maxim Van Gils et Florian Vermeersch (Lotto Soudal), Edward Planckaert et Floris De Tier (Alpecin-Fenix), Piet Allegaert et Dimitri Claeys (Cofidis), Sander Armée (Qhubeka) et Kevin Van Melsen (Intermarché).
Le parcours : du spectacle chaque semaine
Pas question de rassembler toutes les difficultés au même moment pour les organisateurs de la Vuelta. La mouture 2021 du Tour d’Espagne se veut plus équilibrée qu’à l’habitude avec des difficultés parsemées tout au long des trois semaines.
Les premiers (petits) écarts entre les hommes du général sont prévus pour le premier jour avec un contre-la-montre de 7km à Burgos.
La première explication en montagne est quant à elle programmée lors de la 3e étape lorsque les grimpeurs devront escalader le Picon Blanco et ses 7,6km à 9,1% (Max 17%).
Après cette arrivée au sommet, les coureurs auront quelques jours pour souffler et reprendre des forces pour la 7e étape. 152 km à parcourir, 6 cols à enchaîner et pratiquement aucun mètre de plat pour se refaire la cerise. Le Balcon de Alicante avec ses passages à 14% dans les 4 derniers kilomètres fera office de juge de paix.
La première semaine de course se terminera en beauté deux jours plus tard à l’Alto de Velefique (13,1 km à 7,2%), un dernier col précédé de l’interminable Alto Collado Venta Luisa (29 km à 4,4% mais avec une longue portion raide qui présente des pourcentages avoisinant le 15%).
Une deuxième semaine qui peut sourire aux baroudeurs
Le début de deuxième semaine est plutôt light pour le peloton qui oscillera entre arrivées pour puncheurs et pour sprinteurs. Il faut donc attendre le week-end pour retrouver des profils d’étape plus favorables aux grimpeurs
La 14e étape s’annonce déjà exigeante avec notamment le Puerto de Ballestreros en milieu d’étape. Une ascension courte (3 km) mais bétonnée et abrupte avec plusieurs passages au-delà des 20% pour un pourcentage moyen de 14%. Un sacré apéritif avant l’arrivée au sommet du Pico Villuercas.
Le lendemain, la 15e étape entre Navalmoral de la Mata et El Barraco prévoit 4 ascensions plutôt roulantes sur lesquelles il sera compliqué de faire la différence.
El Gamoniteiru, l’épouvantail inédit en 3e semaine
Les deux premières semaines auront sans doute fait pas mal de dégâts au moment d’aborder la dernière ligne droite. Mais rien n’est perdu car la 17e et la 18e étape risquent de mettre à mal les organismes les plus éprouvés.
Le premier volet de ce diptyque est prévu le 1er septembre. Plutôt sadiques pour le coup, les organisateurs proposent un circuit local aux allures de montagnes russes avec la double ascension de la Collada Llomena (7,6 km à 9,3% avec passages à 14%). Une mise en jambes assez sympathique avant l’ascension mythique des Lagos de Covadonga (12,5km à 7%, Max 16%).
Un cocktail tonitruant qui précédera la 18e étape, véritable étape reine de cette 76e édition. Les 162 km du jour seront notamment marqués par les ascensions du Puertu de San LLorienzu (10 km à 8,6%, max. 16%) de l’Altu de la Cobertoria (7,9km à 8,6%, max. 14%) et surtout du terrible Altu d’El Gamoniteiru. Une ascension finale de 14,6km à 9,8% de moyenne. Rarement sous les 10% de déclivité, cette longue route présentera son passage le plus raide dans le dernier kilomètre (17%).
Une occasion en or de faire la différence pour les grimpeurs à trois jours du contre-la-montre final qui mènera les coureurs de Padron à Saint-Jacques de Compostèle (33,4 km).