Des éleveurs de Wallonie Picarde s’allient pour créer "Wapicowp", une coopérative imaginée il y a un an et "créée par les éleveurs pour les éleveurs", voilà leur leitmotiv.
Elle leur propose d’avoir accès à une salle de découpe partagée jouxtant les abattoirs d’Ath. Grâce à cet atelier, les éleveurs et les consommateurs pourront mieux tracer les bêtes et contourner les grands groupes agro-alimentaires.
Ils sont huit agriculteurs issus de la région, tous sont propriétaires de fermes familiales à taille moyenne. Ils l’affirment : "Ils veulent proposer au consommateur de la viande de qualité, en circuit-court et dont la traçabilité sera infaillible".
Droit de regard
Les éleveurs peuvent amener eux-mêmes leurs animaux à l’abattoir d’Ath. Une façon selon eux, de déjà de tranquilliser l’animal avant sa mort car il est accompagné de celui ou celle qui l’aura élevé durant plusieurs années. Une fois la bête abattue, la carcasse reposera dans un frigo une semaine avant d’être amenée dans l’atelier de découpe attenant au site.
Les éleveurs auront un droit de regard pour tracer la viande de A à Z.
Isabelle Fauvarque est éleveuse à Lamain : "Ça nous permet de se réapproprier notre produit car actuellement, dès que votre bête monte dans un camion, vous ne savez ni ce qu’elle devient ni où elle va atterrir. Cette traçabilité, c’est beaucoup mieux pour nous. On aura toujours un droit de regard sur ce qu’il s’y passe et pour le consommateur il y aura aussi cette confiance en l’éleveur car il sera là au moment de la découpe. Une découpe réalisée selon les souhaits de l’éleveur mais aussi du consommateur".
Le contrôle des prix
Un système aussi plus respectueux de l’environnement selon Samuel Batteux éleveur à Thieulain : "Au niveau écologique, l’atelier de découpe étant attenant à l’abattoir, on va limiter le nombre de voyage des carcasses qui sont parfois envoyées on ne sait où pour être découpées. Il y a clairement un avantage".
Un système qui permet aussi aux agriculteurs d’avoir une maîtrise sur le prix de la viande puisqu’elle est vendue via des colis directement par les agriculteurs aux consommateurs et non pas par des intermédiaires.
De quoi assurer une meilleure rémunération, "Nous contrôlons la chaîne de production donc on écarte un certain nombre d’intermédiaires. On peut appliquer au produit le prix que l’on souhaite pour une rémunération juste. Aujourd’hui, quand on voit que certaines grandes enseignes de supermarché proposent un kilo de porc pour trois euros le kilo, on est en droit de douter de la qualité de la viande et surtout de comment elle a été produite", explique Samuel Batteux.
Attirer d’autres agriculteurs
2 bouchers seront embauchés prochainement pour gérer la découpe dans l’atelier. Ils devraient commencer le travail fin avril, début mai. Les huit initiateurs du projet espèrent rapidement séduire d’autres éleveurs de la Wallonie Picarde.
Un projet soutenu et encadré par "Entreprendre. wapi", le Parc naturel des Plaines de l’Escaut et le Parc naturel du Pays des Collines.