"Et soyons honnêtes, un échange de prisonniers est important pour les familles mais dans une certaine mesure, il est relativement mineur en termes de relation globale", dit à l'AFP le directeur pour la Russie et l'Europe au centre de réflexion Institute of Peace.
Le président russe Vladimir Poutine a longtemps parlé d'échanger des prisonniers, y compris après son sommet avec son homologue américain Joe Biden en juin 2021.
Le moment choisi, en pleine guerre en Ukraine, pourrait montrer que M. Poutine peut toujours faire affaire avec les Etats-Unis, selon M. Jensen.
Pour la Russie, un tel échange rappelant la Guerre froide est également important "pour son image d'égale des Etats-Unis, qu'elle et les États-Unis sont des superpuissances et qu'elles décident des choses comme celle-ci", a déclaré Jensen.
L'administration Biden estime pour sa part qu'elle doit préserver au moins certaines relations avec la Russie dans des domaines clés, notamment la diplomatie sur l'Iran, explique-t-il.
Priorité diplomatique
La libération des prisonniers américains dans le monde est une priorité de la politique étrangère de toutes les administrations. Le sort des Américains actuellement détenus par l'Iran pèse ainsi lourdement sur les négociations pour relancer l'accord nucléaire de 2015 avec Téhéran.
En 2019, malgré de fortes tensions, de hauts responsables américains et iraniens se sont rendus à Zurich pour superviser un autre échange sur un tarmac.
Le mois dernier, une délégation américaine de haut niveau a également aidé à obtenir la libération d'Américains d'un autre gouvernement hostile, le Venezuela.
Au moins deux autres Américains sont emprisonnés en Russie: Paul Whelan, ancien responsable de la sécurité d'une entreprise de pièces automobiles, et Brittney Griner, une joueuse de basket-ball accusée de possession de drogue. D'autres échanges de ce type pourraient être en cours.
Le dernier échange de prisonniers entre Washington et Moscou a eu lieu en 2010 à Vienne.
Il comprenait Anna Chapman, une jeune Russe installée à New York et arrêtée pour espionnage, et Sergueï Skripal, ancien officier du renseignement russe et agent double pour la Grande-Bretagne.
Son empoisonnement en 2018, dans le sud de l'Angleterre où il s'était réfugié, avait déclenché une crise diplomatique majeure avec la Russie, qui a toujours démenti avoir tenté d'assassiner l'ex-espion.