À travers Women In Cycling, il y a donc l’espoir d’une meilleure prise de conscience de l’invisibilisation des femmes dans le secteur vers un possible changement. Cela se passe par une conscientisation des indicateurs précis des femmes dans le milieu, et notamment dans leur (re)présentations des colloques. Pour ce faire, l’organisation a mis en place un portail référent des conférencières spécialisées dans le secteur – à l’instar d’Expertalia, mis en place par l’AJP dans le milieu médiatique – afin de donner plus la parole aux expertes.
"En sachant consciemment qu’il y a un problème, on peut y prêter attention en mettant en place des petits mécanismes. Par exemple, pour la conférence Velo-city dont je suis en charge, pour le programme, on a maintenant des indicateurs très clairs. En 2019, il y avait 40% de femmes oratrices. En 2021, il y en avait 43%. Pour cette édition-ci, on s'est donné l'objectif de chaque fois s'améliorer jusqu'à ce qu'on arrive à la parité", souligne Caroline Cerfontaine.
Les villes ont été construites pour permettre de relier rapidement les lieux de travail aux habitations, en donnant toute la place à l’automobile. Les femmes utilisent plus les transports publics et d'autres moyens pour se déplacer
Les décisions, les conférences en matière de cyclisme et l’espace public doivent donc être plus représentatifs de la société. Pour nos intervenantes, ce dernier est le reflet des cours de récréations quand nous étions plus jeunes : une grande part étant réservée aux terrains de football particulièrement exploités par les garçons, les filles devant trouver un autre espace pour se défouler.
Il en est de même à l’échelle des villes. Pour Florence Grégoire, il faut repenser l’espace public de manière à ce qu’il réponde entièrement aux besoins de toute la population, et ce, en incluant aussi bien les femmes, les personnes à mobilité réduite, mais aussi les enfants et les personnes âgées, et "en ne se limitant pas aux hommes en période active", nous dit-elle. Caroline Cerfontaine continue : "Les villes ont été construites pour permettre de relier rapidement les lieux de travail aux habitations, en donnant toute la place à l’automobile. Les femmes utilisent plus les transports publics et d'autres moyens pour se déplacer. Comme tout l’espace est construit autour de la voiture, les trottoirs et pistes cyclables sont réduites et plus petites. Une partie de la population ne sort pas parce qu'elles ne retrouvent plus leurs besoins dans l'espace publi ". C’est donc arriver à avoir plus de diversité, de vision du monde et de l’espace : un pluralisme dans les décisions pour afin que cela rejaillisse dans l’espace public.
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"En faisant en sorte de recruter de façon plus diverse et d'encourager plus de femmes à arriver à des positions décisionnelles au sein des organisations, on peut aussi changer les initiatives qui sont prises pour que cela ait un impact sur la vie des personnes concernées, sur le dessin des routes etc.", explique Florence Grégoire.