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WRC Grèce : L'image, la surprise, la déception... 6 faits marquants du Rallye de l'Acropole

La Hyundai i20 Coupé WRC de Thierry Neuville

© Jaanus Ree/Red Bull Content Pool

Kalle Rovanpera a remporté dimanche le Rallye de l'Acropole alors que dans le cadre de la lutte pour le titre mondial, c'est son coéquipier Sébastien Ogier qui a réalisé une affaire en or en profitant des déboires d'Elfyn Evans et de Thierry Neuville.

Le clan Toyota a dégoûté ses rivaux de chez Hyundai ce week-end en Grèce, nous vous proposons de revenir sur six faits marquants du rallye des dieux, de retour au calendrier du WRC pour la première fois depuis 2013 et remporté par un gamin de 20 ans...

La déception : Ni performance, ni fiabilité chez Hyundai

  La Hyundai i20 Coupé WRC de Thierry Neuville

Après son doublé à Ypres, l'équipe Hyundai n'a pas réussi à confirmer sur le terrain, certes, bien différent du Rallye de l'Acropole.

Le manque de fiabilité, un problème récurrent depuis le début de la saison, a joué des mauvais tours à Thierry Neuville, qui a perdu tout espoir de bon résultat vendredi.

Mais la performance n'était pas non plus au rendez-vous ce week-end. Ott Tanak a réussi à arracher la deuxième place, mais pas à rivaliser avec Kalle Rovanpera. Dani Sordo, qui n'a jamais approché le trio de tête, n'a pas semblé prendre beaucoup de plaisir et a terminé à une "logique" quatrième place, sans avoir signé le moindre coup d'éclat.

Pourtant, les équipages ont tout donné et ont reçu les louanges du boss, Andrea Adamo"Je donne un 4/10 à l’équipe ce week-end, et un 12/10 aux pilotes. Je me mets un 4/10 à moi aussi. Quand on rencontre encore ici des problèmes qui devraient être résolus, cela veut dire qu’on n’a pas le droit de gagner le Championnat du Monde. Pour les deux titres, c’est fini. Ce n'est pas mon avis, c'est mathématique.

La phrase : Thierry Neuville a "démonté la moitié de la voiture"

Thierry Neuville

Thierry Neuville le répète souvent, il n'abandonne jamais. Mais cette fois, le pilote belge doit se rendre à l'évidence : avec 50 points de retard sur Sébastien Ogier alors qu'il ne reste que trois rallyes à disputer et 90 points à distribuer, il ne pourra pas décrocher cette année le titre de Champion du Monde derrière lequel il court depuis quelques années.

Morceaux choisis des différentes interviews réalisées par Olivier Gaspard, l'envoyé spécial de la RTBF en Grèce, ce week-end...

"Vendredi, les problèmes se sont enchaînés très rapidement : d'abord, un souci électrique, la voiture ne voulait plus démarrer. On a dû la pousser à plusieurs reprises. Après, une fuite hydraulique sur le système de direction, ce qui a entraîné une perte de direction assistée. On a dû prendre du retard dans la tyre fitting zone pour essayer de réparer la fuite. On a peu à peu réussi à purger le système entre les spéciales en mettant de l'huile, mais cela a pris du temps. Je pense qu'à un moment j'ai démonté la moitié de la voiture, pour la remonter ensuite ! Finalement, ça a marché."

"Par le passé, la fiabilité nous a fait gagner deux titres constructeurs, et cette année, c’est le contraire. On a beaucoup de petits soucis, cela nous a coûté plusieurs victoires cette année. Du côté des championnats pilotes et constructeurs, tous les espoirs sont perdus maintenant."

L'image : Thierry Neuville sans direction assistée

À cause de ses problèmes mécaniques, Thierry Neuville a été contraint de disputer l'ES4, vendredi après-midi, sans direction assistée. Autant dire qu'il a vécu un véritable calvaire sur ces routes très cassantes et sinueuses... À l'arrivée de la spéciale, près de deux minutes et beaucoup d'énergie perdues. Il était exténué !

"C'était la galère, une des spéciales les plus difficiles de toute ma vie. Heureusement que je m'entraîne régulièrement et que j'avais assez de force et d'endurance pour terminer cette spéciale. Rouler dans une telle voiture, sans direction assistée, sur des routes aussi défoncées, ce n'est pas un plaisir."

La boucle : ES7-ES10, samedi matin

La Toyota Yaris WRC de Kalle Rovanpera

Plus qu'un chrono, c'est une boucle de quatre spéciales qui a fait basculer le rallye : samedi matin, en alignant quatre meilleurs temps en surclassement, Kalle Rovanpera a montré à tous ses adversaires que ce week-end, c'était lui le patron.

Alors que Sébastien Ogier, Ott Tanak et le jeune Finlandais se tenaient en quatre secondes vendredi soir, Kalle Rovanpera a été irrésistible samedi matin et a repoussé les deux Champions du Monde à une quarantaine de secondes, en signant scratch après scratch.

La confirmation : Adrien Fourmaux

Adrien Fourmaux

Cinquième du classement général samedi soir, Adrien Fourmaux semblait bien parti pour égaler son meilleur résultat en WRC (il avait déjà terminé à cette place en Croatie et au Safari), mais un problème mécanique (un moteur qui tournait sur trois cylindres) avant même le départ de la première des trois spéciales programmées dimanche lui a fait écoper d'une pénalité de trois minutes.

Peu satisfait de sa prestation de la veille, l'espoir français a malmené sa Ford Fiesta WRC pour réaliser le quatrième chrono dans Tarzan 1, une des spéciales les plus compliquées du rallye, avant de signer le deuxième temps dans Pyrgos, la plus longue spéciale de l'épreuve, à seulement 2.2 secondes d'Ott Tanak !

En bagarre pour la sixième place avec Elfyn Evans, Adrien Fourmaux, copiloté par le Belge Renaud Jamoul, a tout tenté dans la Power Stage mais est parti en tête-à-queue. Il termine septième de son premier Rallye de l'Acropole en ayant marqué les esprits, on devrait sans surprise le retrouver au volant de la toute nouvelle Ford Puma Rally1 WRC en 2022.

La surprise : Le retour de Jourdan Serderidis

La Ford Fiesta WRC de Jourdan Serderidis

C'est le plus belge des pilotes grecs, ou le plus grec des pilotes belges : Jourdan Serderidis, chef d'entreprise à succès installé en Belgique, est aussi un passionné de rallye. Sur "ses" spéciales de l'Acropole, l'Yvoirien a retrouvé le volant de la Ford Fiesta WRC trois ans après son meilleur résultat en Mondial, une dixième place en Australie.

Pour ce pilote amateur de 57 ans, l'objectif était clair : s'amuser et éviter les erreurs. Pas évident, surtout en s'élançant en étant deuxième dans l'ordre de départ samedi et en ouvrant la route dimanche. Mission accomplie toutefois, puisqu'il a terminé l'épreuve à la 22ème place, parfaitement copiloté et coaché par l'expérimenté Fred Miclotte.

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