WRC : l’image, la surprise, le flop… 6 faits marquants du Rallye du Mexique

Le rendez-vous mexicain a apporté son lot de spéciales spectaculaires au championnat. Des images superbes, une foule passionnée, des vues d'hélicoptère somptueuses et quelques sorties, comme celle d'Esapekka Lappi (Hyundai) ou celle de Takamoto Katsuta (Toyota).

Cette troisième manche de la saison, c'est aussi la bagarre savoureuse entre Neuville et Evans. Ils se sont tirés la bourre durant la journée du samedi puis celle du dimanche. Spéciale après spéciale, kilomètre après kilomètre, les deux protagonistes se sont donnés à fond, offrant un show impressionnant à tous les suiveurs. Le Belge a empilé les meilleurs temps, revenant à 2,7 secondes du Gallois à l’entame de la Power Stage. Gêné quelque peu par un souci mécanique, Evans a fini par craquer face à un Neuville irrésistible. 0,4 seconde au terme de pratiquement 300 kilomètres, c’est la différence finale entre les deux pilotes. Ils ont eu l’occasion d’en sourire ensemble à l’arrivée du rallye, une très belle image de fair-play.

Ogier a construit son succès petit à petit. D’abord concurrencé par Lappi vendredi, il a profité de la sortie du Finlandais samedi matin pour gérer à la perfection sa première position.

A 39 ans, il compte dorénavant une victoire de plus que Sébastien Loeb (6) sur les pistes glissantes et exigeantes du Mexique et poursuit sa quête de records comme il l'avait fait lors du mythique Monte-Carlo, première épreuve du calendrier, qu'il avait remportée pour la neuvième fois en janvier. Ajoutera-t-il des manches à son programme afin de tenter d'aller chercher le titre ? Il a, à ce stade, précisé qu'il serait en Croatie et pas au Portugal.

Mais où est passé le Rovanpera dominateur et intraitable de la saison dernière ? Certes il préfère les tracés rapides à des parcours techniques, certes sa position sur la route le premier jour n'était pas avantageuse. Le pilote finlandais n'est plus tout à fait le même par rapport aux performances délivrées en 2022, lorsqu'il roulait littéralement sur les autres concurrents.

Serait-il perturbé par la présence d'Ogier ? La saison de la confirmation est-elle effectivement plus complexe que la saison du sacre ? Il n'y a rien de mal fait jusqu'ici puisqu'il pointe au troisième rang du championnat à quatre unités du pilote français. On sera en tout cas attentif à son comportement en Croatie.

Du côté de M-Sport, le week-end mexicain a pris des allures de véritable cauchemar. Dès la première spéciale du vendredi, Ott Tanak, ouvreur, a rencontré des problèmes de turbo. Il a trainé son souci durant toute la matinée, lâchant douze minutes dans la mésaventure. De manière générale, l’Estonien a signalé ne pas encore comprendre intégralement le comportement de la Puma sur la terre.

Pierre-Louis Loubet et Jourdan Serderidis sont partis à la faute dans le tronçon où Tanak a découvert son pépin. Contraints à l’abandon, ils ont pu repartir le lendemain. Loubet a commis une nouvelle faute samedi. Dans le clan M-Sport, il faudra réagir en Croatie, sans quoi l’écart avec les deux autres teams risque de prendre une allure déjà presque définitive.

Neuville est un battant, un pilote qui ne lâche jamais rien. Dès qu'il sent qu'une opportunité s'offre à lui, il sort les crocs et attaque sa proie jusqu'à la faire craquer. Le Belge n'est sans doute jamais aussi fort que quand il se trouve dans la position du chasseur. L'élan neuf installé par Cyril Abiteboul chez Hyundai semble lui faire du bien. Il se sent soutenu et ça se voit dès qu'il enfile son casque.

Troisième au Monte-Carlo, troisième en Suède, deuxième au Mexique : notre compatriote sait ce qu'il doit faire dans la suite de la saison. Poursuivre de la sorte et tenter d'aller décrocher quelques succès.

Lappi aurait pu contrecarrer les plans d’Ogier, à l’image d’une première journée impressionnante, mais son crash lors de la première spéciale du samedi a coupé son élan. N’empêche, le Finlandais a affiché une prestation encourageante en Suède et maintenant au Mexique.

"Je suis très déçu. On le sait tous, ça fait malheureusement partie du rallye. Je dois pouvoir l'encaisser et repartir ensuite de l'avant. Je ne peux pas dire que c'est le pire jour de ma carrière, mais c'est un très mauvais évidemment. De héros à zéro : ce n'est jamais top", indiquait-il après sa sortie. Les points qu’il va parvenir à récolter durant la saison doivent permettre au team sud-coréen de concurrencer le plus longtemps possible le clan Toyota. En tant que deuxième homme du team Hyundai, il aura un rôle primordial à jouer aux côtés de son chef de file Neuville.