Il y a donc des convergences entre Russie et Chine, deux régimes autoritaires en délicatesse avec l’ordre international libéral dominé par les Occidentaux, en concurrence avec les Etats-Unis, mais il existe aussi des différences de vues.
"La Chine est un Etat qui a tiré énormément profit du système international ne fût-ce que sur le plan économique avec la globalisation, fait remarquer Thierry Kellner. Et la Russie a plutôt progressé dans des situations de chaos. Ce ne sont pas des points de vue forcément convergents".
"A Samarkand, lors du Sommet de l’organisation de coopération de Shangaï, Xi Jinping est venu tracer une ligne rouge par rapport à la politique expansionniste de Vladimir Poutine : tant qu’il a des objectifs vers l’Occident, vers l’Ukraine, cela n’a pas l’air de déranger tellement Pékin, tant que cela ne dégénère pas trop. Mais d’un autre côté, l’Asie centrale a été mise hors jeu, c’est une zone où la Chine considère que la Russie n’a pas à poursuivre une politique expansionniste."
La relation devient cependant de plus en plus asymétrique : "La Russie dépend de plus en plus de Pékin qui dicte le jeu selon ses propres intérêts".
Cela n’empêche pas le président Poutine de mettre en scène la venue de son homologue chinois mais il a en fait peu de cartes à jouer et va devoir accepter les conditions chinoises par exemple sur les tarifs des livraisons énergétiques.