Un fonctionnaire du service urbanisme peut-il travailler en même temps comme agent immobilier en tant qu’indépendant complémentaire ? La question a été posée cette semaine en Conseil Communal à Anderlues par l’échevin Guglielmo Pastorelli. Ce soir-là, il n’a pas cité de nom mais tout le monde a compris qu’il vise une fonctionnaire de la ville. Il confirme aujourd’hui tout le mal qu’il pense de ce qu’il appelle un conflit d’intérêts. "On peut comprendre que certains travailleurs de la ville aient besoin d’avoir une autre activité pour avoir un revenu supplémentaire mais travailler à l’urbanisme et dans une agence immobilière, c’est à mes yeux un conflit d’intérêts."
Le problème c’est que la réponse est bien plus nuancée. Le code wallon de la démocratie locale prévoit des interdictions pour les élus, les échevins, les conseillers communaux. Dans ces cas-là clairement, on ne pourrait pas être échevin du logement et agent immobilier. Mais dans le cas d’un fonctionnaire, du côté du ministre des pouvoirs locaux, Christophe Collignon, on nous précise qu’il faut être prudent mais qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts. Et c’est un peu le sens de la réponse de la bourgmestre Virginie Gonzales. "Je ne vois pas du tout où il y aurait conflit. La fonctionnaire visée n’a jamais mélangé son travail à ses activités complémentaires. En plus il s’agit d’une employée exemplaire qui travaille énormément."
Dans certains cas, on demandera au fonctionnaire de ne pas traiter un dossier dans lequel il est impliqué. On peut aussi demander que son activité complémentaire se fasse hors de la commune. Rien de tout ça ici. Aucun dossier d’urbanisme douteux n’a été signalé.
Plainte pour harcèlement et voitures incendiées
On y verra plutôt un énième conflit au sein d’une majorité qui ne parvient pas à s’entendre. Guglielmo Pastorelli fait partie des échevins qui ont fait dissidence au sein du PS local. La guerre entre le groupe des cinq, comme ils se font appeler, et les échevins restés fidèles à la bourgmestre n’en finit plus d’embourber la situation politique de la commune. Dix-sept fonctionnaires de la ville ont d’ailleurs porté plainte contre ce groupe des cinq pour harcèlement moral. Parmi les dix-sept fonctionnaires, celle visée par la critique de Guglielmo Pastorelli. "Ces nouvelles déclarations iront directement enrichir le dossier de harcèlement qui est en cours", nous explique-t-elle.
Dans l’autre sens, la justice enquête toujours sur l’incendie des voitures de Guglielmo Pastorelli et du sabotage du véhicule, il y a deux mois, de Corinne Cubi, conseillère communale MR dans l’opposition. Des actes volontaires selon les victimes pour tenter de les intimider.
Le climat politique local ne parvient décidément pas à atterrir sur une piste d’apaisement.