Un premier single en poche, Yard Act s’organise en quatuor et entame l’année 2020 avec trois concerts d’anthologie. Juste de quoi attirer l’attention des principaux médias anglais. Alors que le groupe crochète les portes de la gloire, toute la scène rock est plongée dans le noir, la faute au confinement et à des règles sanitaires imposées partout en Angleterre. Pris par surprise, Yard Act réagit rapidement en enregistrant de nouveaux morceaux en compagnie de Ross Orton, producteur attitré d’Arctic Monkeys. Suite à cette collaboration, les titres "Fixer Upper", "Peanuts" et "Dark Days" sont gravés sur deux 45 tours, tous épuisés en quelques jours… Pour se les procurer, il faut désormais se couper un bras, manger du riz au ketchup pendant un mois et débourser près de 100 euros. "Ces deux vinyles sont sortis alors que nous étions en plein doute", explique Ryan Needham. "Qui allait acheter ces disques en dehors des tournées annulées ? C’était vraiment fou d’assister à cette foire d’empoigne autour de notre musique. Même si, à titre personnel, je ne pige pas trop. Qui met 100 balles pour un 45 tours ?" Plus cartésien, James Smith repousse ses lunettes sur son nez et analyse la situation avec la rigueur d’un mathématicien : "Un important pourcentage des ventes est à mettre à l’actif de nos fans. En revanche, je suis convaincu que certains ont acheté des exemplaires en vue de les revendre. Nous ne maîtrisons pas cet aspect spéculatif… En tant que collectionneur, je ne m’intéresse pas trop aux 45 tours. Retourner la face après chaque chanson, c’est un rituel chronophage. Je préfère les formats plus longs. Donc, à mon sens, c’est mieux – et moins cher – de posséder le vinyle que nous sortons aujourd’hui." Compilation des quatre titres enregistrés par Yard Act depuis ses débuts, "Dark Days – EP" est, indéniablement, une solide carte de visite.