Au moins 70 personnes ont été tuées et une centaine blessées vendredi dans une frappe aérienne contre une prison tenue par les rebelles au Yémen, une attaque attribuée à la coalition sous commandement saoudien et témoignant d’une vive escalade de la violence.
Quelques heures plus tôt, jeudi soir, cette coalition intervenant depuis 2015 au Yémen, pays en guerre, a revendiqué un raid contre la ville de Hodeida (ouest). Il a coûté la vie à trois enfants selon une ONG.
L’Arabie saoudite est à la tête de la coalition militaire composée de pays musulmans dont les Emirats arabes unis, qui soutiennent les forces gouvernementales yéménites face aux rebelles Houthis appuyés par l’Iran.
En pleine nuit, un bombardement aérien a frappé une prison à Saada, fief des Houthis dans le nord du Yémen.
Au moins 70 personnes ont été tuées et 138 blessées dans la frappe selon l’ONG Médecins sans frontières (MSF) qui a dénoncé une attaque "horrible".
Ce bilan ne concerne qu’un seul hôpital de Saada, "deux autres établissements ayant reçu de nombreux blessés". "Des recherches sont toujours en cours dans les décombres de la prison", a ajouté un porte-parole de MSF.
Il n’était pas possible de savoir dans l’immédiat qui étaient les prisonniers détenus à Saada ou leur nombre.
L’attaque n’a pas été revendiquée mais les Houthis ont accusé la coalition d’avoir perpétré un "crime" à Saada.
Les frappes aériennes au Yémen sont le fait de la coalition qui maîtrise l’espace aérien du pays.
Les rebelles ont diffusé une vidéo montrant des scènes macabres présentées comme les conséquences de la frappe contre la prison, avec des bâtiments détruits, des secouristes dégageant des corps des décombres et des cadavres mutilés à proximité.
"De ce que j’ai entendu de la part de collègues à Saada, il y a de nombreux corps sur le site de la frappe, et de nombreux disparus", a indiqué dans un communiqué Ahmed Mahat, le chef de la mission de MSF au Yémen.