Belgique

Zakia Khattabi : "On ne peut pas établir de budget sans intégrer le risque et le coût de la crise climatique"

L'invitée de Matin Première : Zakia KHATTABI

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Les ministres de la coalition Vivaldi travaillent à partir de ce dimanche sur l’ajustement budgétaire. Selon les prévisions, à politique inchangée, le déficit de la Belgique pourrait atteindre 41 milliards d’euros en 2028, soit 6% du PIB. Des experts consultés par le gouvernement craignent que le pays se dirige vers un "scénario à la grecque".

Interrogée sur La Première, la ministre du Climat Zakia Khattabi réagit : "Quand on parle de scénario à la grecque, il faut raconter l’histoire jusqu’à la fin. La fin du scénario ce sont les Grecs qui sont en train d’enterrer 57 personnes qui sont décédées suite à un accident ferroviaire dont on sait que l’origine est le désinvestissement dans les infrastructures et le service public au nom de l’austérité budgétaire telle qu’elle est prônée par la Commission européenne".

Zakia Khattabi
Zakia Khattabi © RTBF

"Refuser le scénario que la Commission nous propose"

"Aujourd’hui on ne peut pas établir des projections budgétaires sans intégrer le risque et le coût de la crise climatique et de la perte de biodiversité. Si on n’investit pas massivement aujourd’hui dans les infrastructures et les soins de santé à l’aune de la crise climatique, c’est une dette qu’on est en train de construire". Elle cite les exemples du coût de l’assèchement des fleuves en Allemagne ou des inondations en Wallonie. "Ceux qui nous disent qu’il faut éviter l’emballement budgétaire sont en train de créer toutes les conditions des prochains déficits budgétaires".

Au sein du gouvernement, elle plaide pour "refuser le scénario que la Commission nous propose". Cette stratégie européenne prône en retour à la rigueur. "Nous devons sortir les investissements du déficit public. L’Europe elle-même n’est pas cohérente. Quand on a un projet ambitieux en termes de transition comme le Green Deal, on ne peut pas à côté de cela plaider pour des désinvestissements".

Au niveau belge aussi, Zakia Khattabi plaide pour plus de cohérence. Un fond financier fédéral a été mis en place en faveur des investissements verts, "de manière ambitieuse, mais il faut qu’en même temps notre administrateur chez BNP Paribas s’oppose aux investissements liés au fossile, par exemple. En matière de politique climatique, on ne peut pas avoir un emplâtre sur une jambe de bois".

Le Premier ministre est-il à l’écoute des ambitions climatiques de Zakia Khattabi ? "Je rêverais de voir Alexander De Croo à côté de moi comme il l’a été de ma collègue en matière d’asile. Chacun choisit ses combats."

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