On vous raconte l’histoire de ce locataire un peu encombrant à Wellin… Là-bas, on l’a baptisé "Zébulon". Il adore la commune, particulièrement le petit étang dans lequel se jette le Ris d’Ave. A tel point qu’il n’a de cesse de bâtir des barrages pour agrandir le plan d’eau. Les voisins sont inquiets, la commune aussi. C’est que la zone est inondable. Difficile cependant de raisonner ce bâtisseur infatigable. Et pour cause : Zébulon est un castor.
Trois castors et leurs voisins
Il s’appelle même Zébulon 3, car c’est le troisième castor à occuper la zone depuis 10 ans. Il n’a pas que des particuliers comme voisins, il y a aussi la salle communale de Lomprez. "Zébulon, le retour. C’est un dossier sensible", dit Benoît Closson, le bourgmestre de Wellin : "il y a eu un épisode pluvieux assez important il y a une quinzaine de jours. Il n’y a pas eu d’inondations, mais le risque est accru."
"Que voulez-vous, c’est l’instinct !" répondrait Zébulon, qui a bien choisi son lieu de vie. Elise Speybrouck est cheffe de cantonnement du Département Nature et Forêts de la Région wallonne : "on est ici dans une zone naturellement humide. Le castor n’y est pour rien. D’ailleurs, la zone accueillait déjà pas mal d’espèces intéressantes."
Déplacer le problème
L’espèce est protégée. Dézinguer Zébulon n’est pas une option. Autre idée : le déplacer. Pas sûr que ça marche : "depuis sa réintroduction dans les années 2000, la population de castors n’a fait qu’augmenter. Ce qui veut dire que même si on déplaçait celui-ci - ce qui nécessite une dérogation spéciale – on risque d’en voir un autre s’installer…"
Bien avant les castors, une autre espèce avait investi la zone à sa façon : la nôtre. Historiquement, là où trône aujourd’hui la salle communale, il y avait un lac. Asséché par les humains pour y bâtir leur habitat.